Donostia 2016 : San Sebastian capitale européenne de la Culture et du vivre ensemble
Chaque 20 janvier, les Donostiarrak, les habitants de San Sebastian, ou Donostia en basque, fêtent le saint patron de la ville et se retrouvent à minuit place de la Constitución pour le lever du drapeau. Le coup d’envoi de la Tamborrada qui va durer 24 heures.
Une fête à la double signification car elle commémore aussi depuis le 19e siècle, l’occupation napoléonienne de la ville pendant la guerre d’indépendance de l’Espagne. Les soldats français défilaient dans les rues de la ville avec leurs tambours pour affirmer leur présence. Ainsi, les gens de la ville se moquaient de ces défilés, en se déguisant et en tapant sur leurs casseroles. La tradition a perduré. Les habitants défilent toujours en costumes de grognards de l’armée française et de cuisiniers. Et même les enfants ont leur défilé, la "Tamborrada infantil" qui a réuni cette année 5000 écoliers en costume napoléonien dans les rues de la vieille ville.
Reportage: A.Irosbehere, R.Poissonnier, G.Haristoy
Tourner la page des années de plomb
Station balnéaire prisée de la noblesse au début du 20e siècle, qui abrite depuis 1953, un très couru festival international du film, l'imposant hôtel Belle Epoque Maria Cristina et neuf étoilés Michelin, San Sebastian émerge d'années bien sombres.
Pendant près de quarante ans, assassinats, attentats et enlèvements ont traumatisé les habitants de la ville jusqu'à l'abandon définitif de la violence par l'organisation armée clandestine ETA en octobre 2011.
Car San Sebastian fut la ville qui connut le plus grand nombre d’assassinats politiques. Alors maintenant que les armes se sont tues, la cité balnéaire a retrouvé le calme, la sérénité et sa douceur de vivre, grâce notamment à la culture.
La culture comme outil de dialogue pour réapprendre à vivre ensemble. Le sujet était trouvé pour concevoir un projet et postuler au titre de capitale européenne de la culture. Et à San Sebastian pas de grands travaux d’aménagement comme ce fut le cas à Marseille en 2013, mais une envie très forte de rénovation sociale
Reportage: T.Darguy, A.Irosbehere, R.Poissonnier, E.Galerne
Guerre et paix selon les grands maîtres de la peinture
Plus de mille artistes, collectifs et compagnies animeront ces douze mois de fête culturelle avec plus de cinq cents spectacles, expositions et happenings.
"Europa Transit" est l'un des projets phares, qui devrait déboucher sur des documentaires. Un groupe de journalistes multimédia parcourra l'Europe à bord d'un bus et visitera dix sites affectés par la violence ou par la guerre. Parmi les villes choisies figurent Ceuta, enclave espagnole au Maroc où des migrants risquent leur vie pour tenter d'entrer en Europe - mais aussi Belfast, en Irlande du Nord, théâtre du conflit opposant loyalistes et catholiques ou encoreSarajevo, ayant souffert pendant la guerre de Bosnie de 44 mois de siège.
San Sebastian accueillera aussi une exposition consacrée au traitement par de grands maîtres, de Goya à Picasso, du thème de la guerre et de la paix. Ses visiteurs pourront aussi assister aux représentations proposées par le Théâtre de l'Opprimé pour aborder le conflit qui a divisé la société basque, le public étant invité à choisir lui-même un dénouement aux scènes.
Mais la ville proposera aussi d'explorer des sujets plus légers, telle sa gastronomie mondialement reconnue (San Sebastian compte trois restaurants, trois étoiles Michelin). Ses chefs ouvriront les portes de leurs cuisines à des confrères d'autres pays européens, pour une fusion de traditions culinaires.
Xabi Paya, le directeur de la programmation revient sur les ambitions de Donostia 2016 :
Programme complet, informations et réservations sur le site de Donostia / San Sebastian 2016
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