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Damien Hirst, l'artiste polémique, provoque une hécatombe de papillons

Aimé ou détesté, Damien Hirst a une nouvelle fois frappé de son empreinte la scène de l'art britannique. Le plasticien est cette fois critiqué pour avoir entraîné une hécatombe de 9.000 papillons lors de sa rétrospective à Londres. Au même moment, dans l'ouest du pays, une statue en bronze représentant une femme enceinte à moitié dépecée enflamme le village d'Ilfracombe.
Article rédigé par Mélanie Potet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Sipa)

Véritable
ode aux papillons, l'installation artisique de Damien Hirst s'est terminée en hécatombe avec la mort de plus de 9.000 spécimens. Pour sa rétrospective In and Out of Love  du 4 avril au 9 septembre à la Tate Modern Gallery de
Londres, Damien Hirst avait conçu deux pièces entièrement dédiées aux
papillons. Des milliers de spectateurs ont ainsi pu admirer cette scène
utopique : un espace coloré de centaines d'espèces exotiques en liberté.

400
nouvelles victimes chaque semaine

Un monde
chimérique qui s'est révélé au final être un massacre en coulisses. Des chiffres obtenus
par la RSPCA, équivalent britannique de la SPA, révèlent que 9.000 papillons
ont été tués pendant les 23 semaines d'exposition, les salles étant
"réapprovisionnées" de 400 insectes par semaine. Piétinés
involontairement par des visiteurs, ou violemment repoussés lorsqu'ils se
posaient sur ces derniers, les papillons avaient pourtant été sélectionnés " selon des critères qui leur permettaient de survivre dans
les conditions de la salle
" , se défend le musée.

Une
explication qui pour la RSPCA ne justifie pas l'exploitation des insectes et
leur enfermement dans un environnement artificiel. " Il y aurait un tollé général à l'échelle de la nation si
l'exposition avait impliqué d'autres animaux, comme des chiens
" ,  a estimé le porte-parole de la RSPCA.

Verity, la statue qui divise un village

Et ce n'est pas la première oeuvre de l'artiste britannique à créer la controverse. On se souvient de sa tête de vache découpée et ensanglantée ou du requin dans du formol. Plus récemment, c'est sa sculpture Verity qui fait parler : "abjecte", "grotesque", "belle", "unique", "pathétique"... Verity, statue en
bronze représentant une femme enceinte à moitié dépecée, partage les
habitants d'Ilfracombe.

De ses 20 mètres de hauteur, la statue, objet de toutes les discussions,
surplombe depuis mardi le port de cette petite ville britannique et ce pour une
durée de 20 ans.

Une statue aux vertues commerciales bénéfiques?

Pourtant,
malgré des centaines de lettres de protestations reçues, la municipalité semble
ravie et se frotte déjà les mains, persuadée que cette oeuvre de Damien Hirst " attirera les
visiteurs
" ,  comme l'explique Mike
Edmunds, conseiller municipal de la ville concèdant qu'elle devait faire " quelque chose pour
encourager l'économie locale
"

  Quoi qu'il en soit,
c'est un coup gagnant pour la municipalité et l'artiste, qui voit en sa
création " une allégorie contemporaine de la
justice et de la vérité
" . Une interprétation beaucoup moins
évidente pour les habitants qui, à
58%, désirent voir Verity loin de chez eux

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