Coupe du monde de rugby 2023 : "Rugby’Art", une exposition associe culture et ballon ovale à Paris

Qui a dit que le rugby et l’art n’avaient rien à voir ? L’exposition "Rugby’Art" présente 200 œuvres de 65 artistes sur le thème du rugby, à l’occasion de la Coupe du monde et du bicentenaire de ce sport. Y sont réunies des œuvres d’artistes professionnels français et internationaux, d’amateurs, mais aussi de joueurs de rugby venus à l’art.
Article rédigé par Léa Beaudufe-Hamelin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3 min
L'esposition "Rugby'Art" mêle des œuvres sur le ballon ovale d’artistes professionnels, d’amateurs, mais aussi de joueurs de rugby. (Léa Beaudufe-Hamelin)

Avis aux passionnés de rugby, et aux autres aussi. L’ovalie s’empare de la mairie du 17e arrondissement de Paris. Sur le parvis, six musiciens tout de blanc vêtus et coiffés d’un béret rouge entonnent La Peña Baiona, l’hymne de l’Aviron bayonnais. À l’intérieur, l’exposition Rugby’Art propose de découvrir gratuitement 200 œuvres de 65 artistes consacrées au ballon ovale, du 8 au 30 septembre, alors que se déroule la Coupe du monde en France et que ce sport célèbre son 200e anniversaire cette année.

Artistes professionnels et amateurs

Peintures, sculptures et photographies offrent des scènes de mêlée, des corps en mouvement ou même des portraits d’artistes. "L’art se marie très bien avec notre sport, estime Abdelatif Benazzi, ancien capitaine du XV de France, vice-président de la Fédération française de Rugby et parrain de l’exposition. C’est un sport artistique. Pour marquer un essai, il faut être à l’œuvre de quelque chose de construit, d’une alchimie collective. C’est une architecture exceptionnelle."

La particularité de cette exposition réside dans la diversité des artistes qui y sont exposés. Les œuvres de professionnels français et internationaux, comme les initiateurs de la figuration libre Robert Combas et Hervé Di Rosa, côtoient celles d’amateurs et de rugbymen à l’âme d’artistes. "Cela peut paraître incongru, décalé ou surprenant de voir des artistes de dimension internationale à côté d’artistes amateurs, c’est aussi ça la beauté et l’originalité de "Rugby’Art" qui a choisi un parti pris très contemporain", explique Jean-Yves Augel, le commissaire de l’exposition.

Parmi les grands noms exposés figure Pierre Soulages qui conçut la une de L’Equipe magazine consacrée à l’équipe de Nouvelle-Zélande à l’occasion de la Coupe du monde de rugby en 2011. Qui mieux que le maître du noir – qui était aussi "un très bon joueur de rugby à Rodez", précise Olivier Margot, alors rédacteur en chef du journal – pour réaliser une couverture sur les bien nommés All Blacks ? Qu’à cela ne tienne, l’artiste créa une première page… blanche !

La Une de L'Equipe Magazine réalisée par Pierre Soulages, à l'occasion de la coupe du monde de rugby en 2011, présentée à l'exposition "Rugby'Art" (Léa Beaudufe-Hamelin)

Le sport, source d’inspiration artistique

Plusieurs œuvres ont été spécialement créées pour cette exposition, comme un bronze tout en ovales de 36 kg réalisé par le sculpteur Gérard Voisin, au titre évocateur 1823. Selon la légende, c’est à cette date que William Webb Ellis, alors élève dans la ville de Rugby en Angleterre, aurait cueilli à la main le ballon lors d'un match de football.

Le sport devient donc un objet artistique. Le sculpteur plasticien Hubert Privé s’inspire notamment du golf pour créer ses œuvres. Pour Rugby’Art, il a conçu Coup d’envoi, sculpture de presque deux mètres d’une Tour Eiffel bleu blanc rouge semblable à un joueur prêt à taper dans le ballon ovale. "Le sport et l’art sont des chemins parallèles : l’art vous amène à une recherche de la vérité et de la beauté, tout comme le sport", estime l’artiste.

Si lui puise son inspiration dans le sport, ce n’est pas le cas de Michael Bastow, peintre britannique qui représente avant tout le corps féminin dans ses œuvres. Il a peint La Plaqueuse, scène de mêlée entre deux joueuses. "Le rugby est un jeu de corps. J’ai toujours aimé cette dynamique dans le plaquage et la mêlée, cet entrelacement de corps", reconnaît l’artiste.

Rugbymen artistes

A l'exposition, les œuvres de rugbymen venus à l’art trouvent également leur place. Comme Jean-Pierre Rives, ancien joueur du XV de France devenu sculpteur renommé à sa retraite. Également figure de l’équipe de France, Clément Poitrenaud troque le ballon ovale pour la photographie. Il a tiré le portrait de ses coéquipiers du Stade toulousain, comme Patricio Albacete, Thierry Dusautoir ou Luke McAlister. Et cela donne un résultat en clair-obscur.

Après la mairie du 17e arrondissement, l’exposition s’installera au centre culturel L’Escale à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) du 13 octobre au 18 novembre. Une centaine d’œuvres, dont celles de Robert Combas, Gérard Voisin et Michael Bastow, seront mises aux enchères le 16 novembre. Une partie des bénéfices seront reversés à deux associations : "Colosse aux pieds d’argile" qui lutte contre les violences sexuelles en milieu sportif, et "Noor", association créée par Abdelatif Benazzi en 2003 qui œuvre à la construction ou la rénovation d’écoles au Maroc, son pays natal.

Exposition "Rugby’Art", du 8 au 30 septembre à la mairie du 17e arrondissement de Paris. Puis du 13 octobre au 18 novembre au centre culturel L’Escale à Levallois-Perret (Hauts-de-Seine). Vente aux enchères le 16 novembre.

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