B comme Belgique et comme... Brésil, c'est le festival Europalia .
Diversité
Le Brésil se résument souvent à quelques clichés : la samba, le carnaval, le football, la violence. Mais le Brésil est beaucoup plus riche et a toujours été une terre d’un extrême métissage de populations et de cultures. Cela se résume en un mot : «la diversidade ». C’est aussi le thème principal du festival « Europalia.Brasil » qui se tient jusqu’au 15 Janvier en Belgique - surtout à Bruxelles - et en France. 24 expositions, de la musique, de la danse, des films, des rencontres littéraires et du théâtre. Avec près de 200 millions d’habitants, le Brésil est une des nations les plus peuplées et les plus métissées du monde : des populations d’origine, des héritiers des colons européens aux indiens d’Amazonie, des afro-brésiliens aux très nombreux immigrés japonais, libanais, italiens, chinois, belges, français, allemands, le Brésil vit et se développe selon le principe d’assimilation ; les experts parlent même « d’anthropophagie ». L’histoire de l’art brésilien témoigne de cette mosaïque et de cette ouverture d’esprit ; sans oublier pour autant la période de l’esclavagisme.
Le rôle des français
L’exposition « Brazil . Brazil » (à l’époque coloniale on écrivait Brésil avec un Z) au Palais des Beaux Arts de Bruxelles dresse un parcours des différentes visions des artistes brésiliens sur leur pays. Le Brésil a été découvert en 1500 par le Portugais Pedro Alvarez Cabral. En 1808, la famille régnante portugaise fuit l’occupation du Portugal par Napoléon et se réfugie à Rio. Quelques années plus tard, le Brésil est rattaché au Portugal. Il faudra attendre 1822 pour que le roi Don Pedro proclame l’indépendance du Brésil. Mais en fait, le Brésil doit beaucoup à la France et notamment à la mission artistique française de 1816 qui permit à l’art brésilien de se développer et de s’émanciper.
L’esclavagisme
Mais les aventuriers scientifiques français ont aussi découvert l’esclavagisme. Certains esclaves ayant tenté de se suicider en mangeant de la terre étaient obligés de porter une muselière en fer. Le peintre français Jean Baptiste Debret dessinera le quotidien des esclaves dans ses moindres détails. L’esclavagisme a été aboli en 1888 et la république proclamée un an plus tard. L’exposition « Brazil.Brasil » présente aussi quelques tableaux d’époque ouvertement racistes, à la gloire des blancs et de leur fortune.
Nouvelle ère
L’abolition de l’esclavagisme aura une conséquence économique et artistique imprévue. Elle redéfinira la main d’œuvre… Trois millions d’individus, italiens et allemands, entrent au Brésil. Le pays s’ouvre au monde, les échanges artistiques se multiplient, les artistes brésiliens découvrent l’Art Nouveau et le Cubisme. Et de nombreux artistes européens arrivent à Rio. En 1922, les artistes brésiliens tapent du poing et déclarent : « Nous sommes les primitifs de l’art moderne ». Une façon de dire que, s'ils souhaitent découvrir le monde et tous les courants artistiques nouveaux, ils veulent aussi replonger dans les valeurs profondes du Brésil. Une femme de caractère va marquer l’art brésilien : Tarsila do Amaral , tandis qu’un autre artiste, Volpi, ouvre la voix à l’abstraction brésilienne, en peignant des petits drapeaux. Cette abstraction se développera de 1964 à 1985, sous le régime militaire, car les artistes n’auront désormais pas d’autre choix pour dire ce qu’ils ressentent... Pour tout savoir sur le Brésil : direction la Belgique. Vamos la.
Palais des Beaux Arts 23 rue Ravenstein à Bruxelles.
Mardi-Dimanche: 10.00 / 18h00.Jeudi: 21h00.
Jusqu'au 15 janvier 2012
Partager : l’article sur les réseaux sociaux
les mots-clés associés à cet article
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.