Artcurial met aux enchères quarante années de graffs
"Un beau matin à son réveil, par une excentricité qui l'amusait la veille, c'était l'épopée graffiti qui imposait son règne, Paris était recouvert avant qu'on ne comprenne, Paris sous les bombes, c'était Paris sous les bombes" (NTM-1995).
Si les origines du graffiti remonte à la période du crétacé, c'est vers 1971 avec Taki 183 à New-York et au début des années 80 en France, que sa version urbaine et colorée a fait son apparition. Premier terrain de jeux : les métros, les bus et les espaces urbains comme l'immense palissade qui entoure alors le trou laissé béant en plein Paris par les anciennes Halles, puis par la construction de Beaubourg ou les travaux du Louvre. Le documentaire" Writers" de Marc-Aurèle Vecchione ou l'ouvrage "Paris Tonkar" publié par Florent Massot, racontent cette période d'or vécue au milieu des années 80 par de jeunes graffeurs franciliens comme Bando, Mode 2, Jay, Lokiss, Sonic, Boxer, André... Mais la clandestinité ne va pas durer longtemps. Dès les années 70, les graffeurs new-yorkais, harcelés dans le métro par les autorités, avaient fait le choix de la toile et de s'exposer dans les galeries. En France, il faut attendre le début des années 90 pour que la reconnaissance artistique de ce mouvement entraîne sa commercialisation. Mode 2 réalise alors une immense fresque à l'entrée de l'Université de Seine-Saint-Denis. 30 ans plus tard, on retrouve chez Artcurial son travail avec la mise en vente du Lot 208, une toile de Mode2 intitulée "Mean Disposition" dont la valeur est estimée entre 12 et 15.000 euros.
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