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Art Paris Art Fair au Grand Palais : une deuxième Fiac ?

Le salon Art Paris rebaptisé "Art Paris Art Fair" s'est installé pour quelques jours au Grand Palais en mettant à l' honneur la scène artistique européenne, mais aussi la Chine et la Hongrie.
Article rédigé par franceinfo - Thierry Hay
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Publié
Temps de lecture : 3min
Tony Oursler: Goldy. 2004. Fibre de verre. 90 cm x 105 x 50
 (Courtesy galerie Forsblom)

C’est toujours un plaisir de venir au Grand Palais. Après les différents salons du dessin, je pars à la rencontre des 120 galeries venues de 16 pays, avec 56% de nouvelles participations, qui exposent leurs artistes dans le cadre de Art Paris Art Fair. Je me dirige vers la galerie Mauroner qui expose le chouchou de toutes les expositions depuis plusieurs années: Barthélemy Togo.

Barthélemy Togo:"There Hasn't Been a Drop of Rain for Three Months". 2011. Aquarelle. 114 cm x 98.
 (Courtesy galerie Mauroner Contemporary Art)

Ses aquarelles connaissent un vrai succès. C’est lui qui a réalisé l’affiche de Roland-Garros l’an dernier. Malheureusement beaucoup de jeunes artistes le copient en espérant sans doute la même réussite. L’exposition se veut une foire grand public. Cette année elle prend en compte une des tendances de l’art contemporain: la réappréciation et la réappropriation de la grande peinture classique et des courants modernes récents. De quoi donner raison au vieil adage populaire : «C’est avec du vieux qu’on fait du neuf.»

Cette photo de Sabine Pigalle évoque Mantegna et les peintres de la Renaissance.

Sabine Pigalle: Timequakes#22. 2011. 120 x 100.
 (Galerie Louise Alexander)

Dans le même état d'esprit, cette femme allongée rappelle Manet et son Olympia.

Mehril Levisse: " L' Ego 5". 2010. 22 cm x 18.
 (Courtesy galerie Koulinsky)

La Chine est présente avec deux grandes galeries et Paris-Beijing, spécialisée dans la culture chinoise et qui présente Liu Bolin. Cet homme est un artiste à part. Pour dire qu’en Chine personne ne peut sortir du rang, il passe son temps à se fondre dans le décor, comme le prouve cette photo. Regardez bien, il est au milieu.

Liu Bolin: " Info Port"( détail). 2011. 120 cm x 91.
 (galerie Paris-Beijing)

Cette barque à la lumière exquise de Bongchae Jeong est touchante.

Bongchae Jeong:"JBC Ramsart". 2011. 100 cm x 67.
 (Courtesy galerie H.A.N.)

L’Iraq est aussi présent. Halim al Karim traduit à sa façon l’incertitude sur l’avenir et la fragilité de la vie avec ce personnage volontairement flou.

Halil Al Karim: Last seclusion1. 1985. 140 cm x 120.
 (Courtesy galerie Imane Fares et l' artiste.)

Tarek al Ghoussein , lui, préfère évoquer discrètement l’ immigration avec ce bateau aux couleurs magnifiques.

Tarek al Ghoussein: 2004. Self portrait 3. 75 cm x 55.
 (Courtesy galerie Brigitte Schenk)

Au passage, je remarque chez Michel Leprêtre cette gravure d’Aléchinsky. Ici encore l'artiste pratique sa spécialité: décadrer le cadre.

Pierre Alechinsky: Trois pas dehors. 1992. Gravure. 91,5 cm x 71,5.
 (Michel Leprêtre.)

Les recherches cinétiques et l’abstraction géométrique sont également présentes. Un exemple : ce tableau violet de Charles Bézie.

Charles Bezie: Sans titre 1408. 2005. 180 cm x 106.
 (Courtesy galerie Lahumière.)

Pierre Buraglio, lui, n’hésite à questionner sur l’art et sur l’essentiel en art avec ce châssis.

Pierre Buraglio: Châssis (détail). 1974. Bois, peinture et fil de nylon. 200 cm x 180.
 (Courtesy galerie Jean Fournier.)

... Un peu gonflé... Les frères Chapuisat ont réalisé un néon compressé qui a beaucoup de charme.

Les frères Chapuisat: L' ambition d' une idée -3- 2010. Diam 35 cm. Tube néon bleu, régulateur.
 (Courtesy galerie JGM)

C’est sûr, le néon a désormais sa place dans l’art contemporain. Face à moi, un grand tableau de Marc Desgrandchamps, un artiste que j’aime beaucoup et qui, lui aussi, revisite la grande peinture à sa façon : un art très cinématographique.

Marc Desgrandchamps: Sans titre. 2004. 390 cm x 195. Huile sur toile.
 (Courtesy galerie Zurcher, Paris - New-York.)

Quelques galeries de la toute jeune création participent pour la première fois comme "Les filles du calvaire" qui propose ce dessin.

Walter Swennen: Sans titre. 2007. Stylo à bille. 21,7 x 21
 (Courtesy galerie Les filles du calvaire.)

Quatre hommes grimacent dans un coin, une sculpture dont le titre dit tout...

Richard Stipi. Dérision. 2011. 33 cm x 80 x 25.
 (Courtesy galerie Dunkan Hourdequin.)

Après ça, je prends un moment de zénitude bienvenue avec ces bambous.

dae Soo Kim: Bamboo. 1999. 46 cm x 23. Tirage argentique.
 (Courtesy galerie Baudoin Lebon.)

Une photo d’Alex de Pladmunt attire mon regard : des chaises face à des HLM, mais pour quel public et pour voir quoi ?

Aleix Pladmunt: Espectdores 14. 2008. Tirage argentique. 150 cm x 120.
 (Aleix Pladmunt- galerie Olivier Waltman-Solo show.)

A ART PARIS ART FAIR il y a vraiment à voir et il y en a pour tous les goûts. Les spécialistes trouveront peut-être que les choix sont moins pointus qu’à la Fiac et que tout cela est un peu trop grand public. La question pour moi n’est pas de savoir s'il s’agit ou pas d’une deuxième Fiac mais de ne pas bouder son plaisir face à une très belle exposition ouverte sur le monde. Il y a ce week-end plein de petits soleils sous la belle verrière du Grand Palais, tant mieux. Un bémol : 20 euros c'est beaucoup.

Grand Palais
Vendredi 30 mars: 11h30 à 22h.
Samedi 31 mars: 11h30  à 22h.
Dimanche 1 avril: 11h30 à 19h.

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