Art Paris Art Fair au Grand Palais : une deuxième Fiac ?
C’est toujours un plaisir de venir au Grand Palais. Après les différents salons du dessin, je pars à la rencontre des 120 galeries venues de 16 pays, avec 56% de nouvelles participations, qui exposent leurs artistes dans le cadre de Art Paris Art Fair. Je me dirige vers la galerie Mauroner qui expose le chouchou de toutes les expositions depuis plusieurs années: Barthélemy Togo.
Ses aquarelles connaissent un vrai succès. C’est lui qui a réalisé l’affiche de Roland-Garros l’an dernier. Malheureusement beaucoup de jeunes artistes le copient en espérant sans doute la même réussite. L’exposition se veut une foire grand public. Cette année elle prend en compte une des tendances de l’art contemporain: la réappréciation et la réappropriation de la grande peinture classique et des courants modernes récents. De quoi donner raison au vieil adage populaire : «C’est avec du vieux qu’on fait du neuf.»
Cette photo de Sabine Pigalle évoque Mantegna et les peintres de la Renaissance.
Dans le même état d'esprit, cette femme allongée rappelle Manet et son Olympia.
La Chine est présente avec deux grandes galeries et Paris-Beijing, spécialisée dans la culture chinoise et qui présente Liu Bolin. Cet homme est un artiste à part. Pour dire qu’en Chine personne ne peut sortir du rang, il passe son temps à se fondre dans le décor, comme le prouve cette photo. Regardez bien, il est au milieu.
Cette barque à la lumière exquise de Bongchae Jeong est touchante.
L’Iraq est aussi présent. Halim al Karim traduit à sa façon l’incertitude sur l’avenir et la fragilité de la vie avec ce personnage volontairement flou.
Tarek al Ghoussein , lui, préfère évoquer discrètement l’ immigration avec ce bateau aux couleurs magnifiques.
Au passage, je remarque chez Michel Leprêtre cette gravure d’Aléchinsky. Ici encore l'artiste pratique sa spécialité: décadrer le cadre.
Les recherches cinétiques et l’abstraction géométrique sont également présentes. Un exemple : ce tableau violet de Charles Bézie.
Pierre Buraglio, lui, n’hésite à questionner sur l’art et sur l’essentiel en art avec ce châssis.
... Un peu gonflé... Les frères Chapuisat ont réalisé un néon compressé qui a beaucoup de charme.
C’est sûr, le néon a désormais sa place dans l’art contemporain. Face à moi, un grand tableau de Marc Desgrandchamps, un artiste que j’aime beaucoup et qui, lui aussi, revisite la grande peinture à sa façon : un art très cinématographique.
Quelques galeries de la toute jeune création participent pour la première fois comme "Les filles du calvaire" qui propose ce dessin.
Quatre hommes grimacent dans un coin, une sculpture dont le titre dit tout...
Après ça, je prends un moment de zénitude bienvenue avec ces bambous.
Une photo d’Alex de Pladmunt attire mon regard : des chaises face à des HLM, mais pour quel public et pour voir quoi ?
A ART PARIS ART FAIR il y a vraiment à voir et il y en a pour tous les goûts. Les spécialistes trouveront peut-être que les choix sont moins pointus qu’à la Fiac et que tout cela est un peu trop grand public. La question pour moi n’est pas de savoir s'il s’agit ou pas d’une deuxième Fiac mais de ne pas bouder son plaisir face à une très belle exposition ouverte sur le monde. Il y a ce week-end plein de petits soleils sous la belle verrière du Grand Palais, tant mieux. Un bémol : 20 euros c'est beaucoup.
Grand Palais
Vendredi 30 mars: 11h30 à 22h.
Samedi 31 mars: 11h30 à 22h.
Dimanche 1 avril: 11h30 à 19h.
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