Retour de l'utopie à la cité-jardin Bataville grâce à la jeune architecte Margaux Milhade
Devant d'autres acteurs du projet, dont la Fondation de France qui a financé la recherche, ses collègues de l'agence "Notre atelier commun" (NAC) et des entrepreneurs désireux de s'installer dans les murs de la cité ouvrière, la jeune architecte Margaux Milhade a présenté "de grands axes et une méthode" pour l'avenir de Bataville, où elle a vécu une année.
Création d'une "société coopérative d'intérêt collectif"
Micro-brasserie, Fab-Lab (atelier de fabrication numérique) ou résidence d'artistes pourraient ainsi venir s'agréger aux activités qui existent déjà sur une partie du site, sur lequel vivent encore quelques 350 personnes. Trois écoles, un gymnase ou encore une imprimerie sont déjà dans les murs rouges des bâtiments construits dans les années 1930 par des architectes tchèques."C'est le début d'un travail qui va être long", a-t-elle annoncé, rappelant l'histoire de ce site, "pensé comme une micro société". Pas d'usine phalanstère dans le projet de NAC, mais la création d'une société coopérative d'intérêt collectif (Scic), de forme privée mais d'intérêt public. Le but est "de permettre à plein de gens différents de venir", de leur offrir "la liberté de requestionner les modèles du travail, de société", explique Margaux Milhade. Mais pour que son année en immersion ne reste pas lettre morte, "il ne faut pas que le soufflé retombe. Il faut se donner les moyens d'accueillir des gens dès maintenant", notamment dans la "cantine", ancienne salle de bal pour les ouvriers de Bata. Ils étaient encore 875 lorsque l'usine a fermé en 2001.
Se réapproprier dans son ensemble la cité-jardin, vendue à la découpe
Au total, il en coûterait un peu plus de 7.5 millions d'euros pour réhabiliter les lieux ainsi que la voirie, et drainer une partie du port non loin, selon le projet. "Jamais plus on ne verra grouiller 2.000 personnes à Bataville", a reconnu Gérard Kelle, maire de Réchicourt-le-château, commune limitrophe. Mais "l'oeil neuf" de l'architecte pourra peut-être lancer une nouvelle étape, estime-t-il.Cela prendra tout de même quelques années, reconnaît Guy Monesse, de la DDT. "C'est un projet très bien inscrit dans le territoire, dans les questions de développement durable, d'écologie. Mais c'est du moyen à long terme", dit-il, tablant sur un horizon de 5 à 10 ans. L'une des difficultés sera de mettre tous les différents propriétaires d'accord. En fermant les portes en 2001, Bata avait en effet vendu sa cité-jardin "à la découpe".
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