Le Recycl'Art a sa galerie parisienne
Située en face de la maison la plus ancienne de Paris (celle de l'alchimiste Nicolas Flamel 1407), la +Brauer Galerie accueille les œuvres d'une demi-douzaine d'auteurs "qui sont d'abord des artistes avant d'être des récupérateurs", explique Bruno Lefèvre-Brauer, son propriétaire. "Ce ne sont pas des écolos qui se mettent à faire de l'art, mais des gens qui ont choisi de s'exprimer avec des matériaux de récupération".
Bruno Lefèvre-Brauer, peintre, photographe et plasticien, exposait à droite et à gauche ses robots de Recycl'Art. Estimant "que cet art n'était pas assez bien représenté dans les galeries et salons d'art" français, il décide d'ouvrir un lieu qui lui est dédié.
L'écologie au service de l'art
Sa galerie, située dans un quartier de boutiques de vente en gros de sacs et autres accessoires de grande consommation, n'expose que des pièces uniques. Elles vont de 200 et 500 euros pour la lampe-cadre de raquette de tennis (Sébastien Maquin), ou Les Recycleuses, lampe en boule à thé métallique d'où émerge une ampoule, à 6.000 euros pour le robot à taille humaine fait de toasters signé Thierry Deroche, ex-contrôleur de gestion reconverti récemment dans le Recycl'Art.
Sur son site internet, la galerie s'affiche comme le lieu de rendez-vous du Recycl'Art et de l'Upcycling "recyclage vers le haut, où il s'agit de valoriser des objets laissés à l'abandon ou qui n'ont plus d'autre utilité".
L'idée est dans l'air du temps, y compris dans les maisons les plus prestigieuses : Hermes a lancé "petit h", collection d'objets crées à partir de 'rebuts' venant de tous les départements d'Hermès, des Cristalleries de Saint-Louis, de la porcelaine maison, des ateliers de sellerie, de maroquinerie, des carrés ou des bagages, comme matériaux insuffisamment parfaits, destinés aux poubelles.
Réveiller les consciences
"Travailler à partir de matières recyclables, pour en faire de l'art, ne va pas faire changer les choses en termes de volumes de recyclage, mais c'est une prise de conscience"
Dans cet ordre d'idées, le galeriste, associé à d'autres artistes, anime aussi des ateliers pour enfants en leur demandant d'apporter des bouteilles vides et autres accessoires susceptibles d'être réutilisés "pour les initier à notre forme d'art et leur faire prendre conscience de la valorisation d'un objet". "Et on sent bien qu'il y a une nouvelle génération beaucoup plus sensible à tout ça que la nôtre".
Sculptures lumineuses, plutôt que lampes, les pièces de Catherine Videlaine "racontent chacune une histoire", selon le galeriste. Celle exposée, un demi globe terrestre illuminé d'où émerge une tige métallique surplombée d'un petit moteur de vieil aspirateur, inspire des images de conquête de l'espace.
Dadave, sculpteur-plasticien autodidacte, s'est spécialisé dans les matériaux récupérés des téléviseurs et ordinateurs. Son "drapeau américain" est assemblé à partir d'une vaste panoplie de composants électroniques sans aucun ajout de couleur.
Bruno Lefèvre-Brauer veut "faire découvrir un mouvement artistique et sociétal qui ne cesse de se développer" et où "Il n'y a pas de limites à l'imagination".
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