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Le quartier de La Part-Dieu à Lyon cherche un souffle nouveau
Dominant la "skyline" de Lyon, la nouvelle tour Incity a reçu dimanche la pointe de la flèche qui porte sa hauteur à 200 mètres. La régénération du quartier de La Part-Dieu franchit là une étape symbolique avant plusieurs gros chantiers qui vont le transformer en profondeur.
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Reportage : B.Metral, JE.Gay, L.Crozet, O.Bodson
Incarnation de l'urbanisme sur dalle qui prévalait dans les années 60, le premier quartier d'affaires français après la Défense paraît aujourd'hui bien essoufflé. Situé en plein coeur d'agglomération, à égale distance des mairies de Lyon et Villeurbanne, ce quartier mal-aimé reste toutefois vital pour l'économie de la métropole rhône-alpine.
"C'est un projet politique qui s'inscrit dans le cadre de l'affirmation de la métropole du Grand Lyon. Mais c'est aussi un projet nécessaire car le quartier a vieilli, ne fonctionne plus comme il le devrait et n'est pas très attractif", résume l'urbaniste François Decoster.
L'objectif est de "donner une âme" à ce quartier où l'on ne s'arrête pas, souligne Ludovic Boyron, président de la SPL, la société publique mise en place en décembre pour piloter le projet. Contrairement à d'autres grands projets urbains, "on ne part pas d'une page blanche (...), il faut composer avec l'existant", relève Roelof Verhage de l'Institut d'urbanisme de Lyon.
Le choix a été fait d'une transformation graduelle. Du "recyclage urbain", s'amuse François Decoster. Le plan d'aménagement concocté par le cabinet AUC de François Decoster prévoit à la fois la construction de nouvelles tours, l'édification d'immeubles "classiques", la rénovation de bâtiments obsolètes et quelques destructions. Des logements familiaux seront aussi implantés pour maintenir de la vie après la fermeture des bureaux.
Des passerelles ont déjà été rasées et une quasi-autoroute relookée en boulevard urbain. Des cheminements vont être créés pour les piétons, "parents pauvres" du quartier, et les pieds d'immeubles vont accueillir des commerces.
La gare va donc voir sa taille doublée, avec la création d'un troisième accès et le déplacement des commerces qui l'encombrent vers une nouvelle galerie marchande. Le centre commercial va transformer son toit, qui sert de parking, en espace de vie, accueillant jardins et restaurants accessibles depuis l'extérieur. Ces deux projets structurants devraient être prochainement lancés. "Notre volonté est d'aller vite", souligne Pascal Barboni d'Unibail-Rodamco, la foncière propriétaire du centre commercial.
La rénovation de la Part-Dieu se caractérise par le rôle moteur dévolu au secteur privé. D'où l'importance "d'avoir une vision à long terme car il est important de sécuriser les investisseurs", souligne Michel Le Faou, adjoint à l'Urbanisme. Si la sphère publique (y compris la SNCF) envisage d'investir 400 millions d'euros, les privés devraient amener cinq à six fois plus. Permettant ainsi de mobiliser au total 2,5 milliards d'euros. En l'état, ce vaste projet irrite un collectif regroupant une douzaine d'organisations citoyennes et de gauche : "c'est une rénovation qui oublie les habitants et les usagers de la Part-Dieu", fustige au nom du collectif, Gwenola Bellange qui pointe "un manque de concertation".
La Part-Dieu n'est pas La Défense : le taux de vacances de ses immeubles est "extrêmement réduit, autour de 4%". "Nous sommes en sous-offre", plaide Ludovic Boyron. De nouvelles tours pourraient ainsi voir le jour, après la tour Oxygène (117 mètres), inaugurée en 2010, et maintenant la tour Incity. Pour autant, s'imaginer "20 à 25 tours à Lyon, c'est un fantasme. Il n'y a pas le marché nécessaire. Si on devait en avoir 6 à 7, on aura bien travaillé", conclut Ludovic Boyron.
Incarnation de l'urbanisme sur dalle qui prévalait dans les années 60, le premier quartier d'affaires français après la Défense paraît aujourd'hui bien essoufflé. Situé en plein coeur d'agglomération, à égale distance des mairies de Lyon et Villeurbanne, ce quartier mal-aimé reste toutefois vital pour l'économie de la métropole rhône-alpine.
"Donner une âme" au quartier de La Part-Dieu
Sa relance est une des priorités du maire Gérard Collomb (PS) qui ambitionne de faire boxer sa ville dans la catégorie des grandes métropoles européennes comme Barcelone ou Milan."C'est un projet politique qui s'inscrit dans le cadre de l'affirmation de la métropole du Grand Lyon. Mais c'est aussi un projet nécessaire car le quartier a vieilli, ne fonctionne plus comme il le devrait et n'est pas très attractif", résume l'urbaniste François Decoster.
L'objectif est de "donner une âme" à ce quartier où l'on ne s'arrête pas, souligne Ludovic Boyron, président de la SPL, la société publique mise en place en décembre pour piloter le projet. Contrairement à d'autres grands projets urbains, "on ne part pas d'une page blanche (...), il faut composer avec l'existant", relève Roelof Verhage de l'Institut d'urbanisme de Lyon.
Pas de table rase, mais une "transformation graduelle"
Pas question donc de faire table rase du passé. Certains bâtiments, représentants de l'architecture "brutaliste" en vogue il y a un demi-siècle, méritent au contraire d'être mis en valeur, soulignent les aménageurs.Le choix a été fait d'une transformation graduelle. Du "recyclage urbain", s'amuse François Decoster. Le plan d'aménagement concocté par le cabinet AUC de François Decoster prévoit à la fois la construction de nouvelles tours, l'édification d'immeubles "classiques", la rénovation de bâtiments obsolètes et quelques destructions. Des logements familiaux seront aussi implantés pour maintenir de la vie après la fermeture des bureaux.
Des passerelles ont déjà été rasées et une quasi-autoroute relookée en boulevard urbain. Des cheminements vont être créés pour les piétons, "parents pauvres" du quartier, et les pieds d'immeubles vont accueillir des commerces.
La gare et le centre commercial, deux atouts à valoriser
La Part-Dieu dispose de deux gros atouts, avec sa gare, premier centre de correspondance français avec ses 150 TGV et ses 400 TER quotidiens, et son centre commercial, le plus grand d'Europe en centre-ville. Mais la première éclate aux coutures - avec 120.000 voyageurs quotidiens alors qu'elle était prévue pour 35.000 - alors que le second bloque toute communication entre le quartier et le reste de la ville.La gare va donc voir sa taille doublée, avec la création d'un troisième accès et le déplacement des commerces qui l'encombrent vers une nouvelle galerie marchande. Le centre commercial va transformer son toit, qui sert de parking, en espace de vie, accueillant jardins et restaurants accessibles depuis l'extérieur. Ces deux projets structurants devraient être prochainement lancés. "Notre volonté est d'aller vite", souligne Pascal Barboni d'Unibail-Rodamco, la foncière propriétaire du centre commercial.
La rénovation de la Part-Dieu se caractérise par le rôle moteur dévolu au secteur privé. D'où l'importance "d'avoir une vision à long terme car il est important de sécuriser les investisseurs", souligne Michel Le Faou, adjoint à l'Urbanisme. Si la sphère publique (y compris la SNCF) envisage d'investir 400 millions d'euros, les privés devraient amener cinq à six fois plus. Permettant ainsi de mobiliser au total 2,5 milliards d'euros. En l'état, ce vaste projet irrite un collectif regroupant une douzaine d'organisations citoyennes et de gauche : "c'est une rénovation qui oublie les habitants et les usagers de la Part-Dieu", fustige au nom du collectif, Gwenola Bellange qui pointe "un manque de concertation".
De nouvelles tours
Aujourd'hui, le quartier offre 1 million de m2 de bureaux et sa relance devrait permettre d'ajouter jusqu'à 700.000 m2, ce qui "paraît ambitieux" à M. Verhage. "Plus du quart des projets sont déjà dans les tuyaux", lui répond M. Le Faou, soulignant que le marché tertiaire de Lyon représente autant que ceux de Lille et Marseille réunis.La Part-Dieu n'est pas La Défense : le taux de vacances de ses immeubles est "extrêmement réduit, autour de 4%". "Nous sommes en sous-offre", plaide Ludovic Boyron. De nouvelles tours pourraient ainsi voir le jour, après la tour Oxygène (117 mètres), inaugurée en 2010, et maintenant la tour Incity. Pour autant, s'imaginer "20 à 25 tours à Lyon, c'est un fantasme. Il n'y a pas le marché nécessaire. Si on devait en avoir 6 à 7, on aura bien travaillé", conclut Ludovic Boyron.
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