Le Corbusier : "Les architectes français furent vichystes", assure Chemetov
"À Vichy, il n'y avait pas que Le Corbusier, mais aussi Auguste Perret (pionnier de l'emploi du béton armé) qui présida l'ordre des architectes", écrit Paul Chemetov dans la tribune du Monde. "Et puisque François Chaslin (l'auteur de "Un Corbusier") fait à +Corbu+ le reproche d'avoir publié sous l'occupation, ce fut aussi le cas de Camus et de Sartre."
"À l'exception de quelques-uns, tel (André) Lurçat, les architectes français furent vichystes dans leur majorité", conclut Paul Chemetov, auteur du siège du ministère de l'Economie et des Finances et proche du Parti communiste.
L'antisémitisme de Le Corbusier "fut largement partagé"
À propos des écrits antisémites découverts dans la correspondance privée de Le Corbusier par Xavier de Jarcy ("Le Corbusier, un fascisme français"), Paul Chemetov juge que "+Corbu+ fut équivoque dans ses amitiés, nul n'en doute, mais son antimétisme fut largement partagé"."Ce n'est pas parce que Le Corbusier travailla à Moscou, espéra le faire à Rome, participa à New York au projet des Nations Unies, alla au Brésil ou à Alger", souligne Paul Chemetov, "qu'il fut tout à la fois moscoutaire, fasciste, vichyste, ploutocrate, colonialiste ou tiers-mondiste."
Récemment parus, les ouvrages de Xavier de Jarcy, Marc Perelman ("Une froide vision du monde") et François Chaslin montrent que l'architecte fréquente dès les années 1920 des cercles fascistes à Paris. Il devient proche du Dr Pierre Winter, leader du Parti fasciste révolutionnaire, avec lequel il crée la revue "Plans", et de l'ingénieur François de Pierrefeu avec qui il lancera le journal "Prélude".
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