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Le Blobterre de Matali Crasset à la Galerie des enfants à Beaubourg

Sur la mezzanine du Centre Pompidou à Paris a poussé un monde étrange, un monde spécialement créé pour les enfants. C'est le Blobterre de Matali.
Article rédigé par franceinfo - Laurence Houot-Remy
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Publié
Temps de lecture : 3min
Le Blobterre de Matali Crasset au Centre Pompidou. Galerie des enfants
 (Laurence Houot-Remy)

Blobterre de Matali Crasset
 (Laurence Houot-Remy)

Dans le monde de Fl'om, (créature mi-humaine, mi-fleur) il y a le camoufeuillage les extratoofs et les intratoofs, les nervups, des plops, des folls, des domosquelettes.

Et …

Le Taupinan (qui fait peur) :


Et aussi d'autres animaux plus gentils : Hypoplop (qui vit dans les plops), Pangoleaf (paraît qu'il est timide celui là et c'est pour ça qu'il se cache sur les plus hautes cimes des extratoofs) et aussi Chloro'phil. Dans le Blobterre, il y a aussi une extratoof attrape-cauchemars. Pratique !

Extratoof attrape-cauchemars. Blobterre de Matali Crasset
 (Laurence Houot-Remy)

Le monde Fl'om, c'est le Blobterre. Et le Blobterre, c'est Matali Crasset qui l'a inventé. Elle a TOUT inventé. Les noms et les formes, les couleurs et les odeurs, les sons et les buissons.

Il faut dire que Matali Crasset est une "inventeuse" de mondes. Les siens. Peuplés d'objets malins. Là, elle était franchement contente parce qu'inventer un monde en entier, c'est le rêve de tous les designers. Les enfants adorent. Parce que Matali a inventé le blobterre pour eux. Et parce que Matali Crasset ne prend pas les enfants pour des idiots : elle les invite à continuer l'invention de ce monde étrange en inventant de nouvelles plantes bizarres, en imaginant d'autres créatures.

Explorer le quotidien

Corinne Rozental, commissaire de l'exposition et chargée de la section "Explorer le quotidien" de la galerie des enfants avait demandé à Matali Crasset de créer "un objet naturel non identifié". Elle n'a pas été déçue. Cette aventure s'inscrit parfaitement dans la philosophie du travail qu'elle mène auprès du jeune public à Beaubourg.

[ Trois questions à Matali Crasset ]

Matali Crasset, designer. Créatrice du Blobterre.
 (Laurence Houot-Remy)

Alors Matali, le Blobterre c'est quoi ?

L'idée était de créer un système complet, avec sa végétation, ses animaux hybrides, sa musique, ses odeurs. Mélanger tous ces ingrédients. C'est le travail du designer. Là c'était faire ce travail mais de manière globale. C'est passionnant. Le blobterre, c'est l'invention d'un nouveau territoire, avec ses codes, ses végétaux, ses animaux, une terminologie.
C'était très rigolo à faire.
J'ai grandi à la campagne dans une ferme. La campagne est une formidable surface de jeu. Où on joue avec rien. L'environnement de mon enfance, à la campagne, a évidemment nourri mon travail. L'idée de réinjecter mon imaginaire dans des structures simples. Je pense que les balles de pailles, comme élément, module de base de jeu, se retrouvent aujourd'hui sous une forme dans mon travail. Dans mon jardin il y avait un saule pleureur, qui était une maison, un abri à part entière. On retrouve ce saule dans le blobterre. Mais l'endroit où j'ai grandi est aussi une région industrielle. J'ai grandi entre ces deux univers.

Vous avez travaillé seule ?

Le blobterre, c'est l'aboutissement d'un travail long, qui cristallise une manière de collaborer avec les autres : des partenaires industriels, un musicien, un nez … L'idée c'était aussi de pousser le curseur un peu plus loin, d'inventer quelque chose plutôt que de mettre en scène un travail déjà fait, de proposer quelque chose de prospectif. Une manière de se mettre en danger.

Qu'est-ce que vous vouliez donner aux enfants?

Je voulais proposer aux enfants un univers ni achevé ni prémaché. L'enfant est un explorateur de ce nouveau territoire qu'est le Blobterre. L'idée est de montrer aux enfants que dans le monde qu'ils habitent il y a une grande diversité de possibles. Je trouve ça terrible tous ces parents qui meublent les chambres d'enfants avec des objets ou de la déco "vintage". Tournés vers le passé. Je trouve plus intéressant de montrer à l'enfant que le monde est aussi ce que l'on en fait, que si le monde va un peu de travers, chacun en est un peu responsable. Je trouve qu'il faut leur montrer que chacun peut reconfigurer les choses autrement, dans le cadre domestique, d'abord, à sa petite échelle, mais aussi dans un cadre plus large, le quartier, la ville.

Le Blobterre de matali
Une installation de Matali Crasset
Jusqu'au 5 mars 2012 à la Galerie des enfants du Centre Pompidou
Ateliers en famille : Mercredi, samedi, dimanche. Séances d'1 heure à 14h, 15h30 et 17h.
Gratuit sans réservation avec le billet Musée et expositions

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