L'architecte indien Balkrishna Doshi lauréat du prestigieux prix Pritzker
![Balkrishna Doshi photographié chez lui, à Ahmadabad, en Inde, le 7 mars 2018.
(Ajit Solanki/AP/SIPA)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/A4QOrYiDMffX9SOn1X9tzmT44Uw/91x0:1578x836/432x243/2019/04/12/sipa_ap22175304_000010.jpg)
Les réalisations de Balkrishna Doshi "respectent la culture orientale tout en améliorant la qualité de vie en Inde", selon le communiqué publié le 7 mars par le jury du Pritzker. "Je dois ce prix à mon gourou, Le Corbusier", a commenté le lauréat 2018, cité dans le communiqué, au sujet du Pritzker, souvent considéré comme l'équivalent du prix Nobel en architecture.
Charles-Edouard Jeanneret, dit Le Corbusier (1887-1965), n'a jamais reçu, lui, le prix Pritzker, attribué depuis 1979 uniquement à des architectes vivants.
Une architecture moderniste
Disciple donc du Français Le Corbusier, Balkrishna Doshi s'est illustré par son architecture moderniste, qui tranchait avec une Inde encore très traditionaliste, mais intégrait néanmoins les aspects de la culture du pays et ses traditions.![Une oeuvre de Balkrishna Doshi : Sangath Thaltej Road à Ahmedabad
(Edmund Sumner / View Pi/REX/SIPA)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/_9bv4Fu2jqXORCx7tbkLgMQ2uwk/fit-in/720x/2019/04/12/sipa_rex40174693_000001.jpg)
L'architecture comme une extension du corps humain
Balkrishna Doshi a pensé l'architecture comme une extension du corps humain, empreint d'une volonté d'harmonie avec son environnement, qu'il s'agisse du climat, du paysage ou de l'urbanisme."Il est l'un des rares architectes à avoir travaillé sur l'ensemble du spectre" de l'architecture, a commenté à l'AFP Rajeev Kathpalia, associé au sein du cabinet de Balkrishna Doshi, dont il est le gendre. Rajeev Kathpalia a expliqué que le lauréat du prix Pritzker était aujourd'hui un "mentor" pour le cabinet, qui travaille à plusieurs projets de campus universitaires, notamment celui de l'université de Nalanda, qui "le passionne". Ce dernier projet est l'un des plus importants d'Inde. La reconstruction de la mythique université de Nalanda, détruite il y a plus de 800 ans, est espérée depuis des siècles par les intellectuels indiens.
"Il se passionne pour tout ce qui est vivant", a expliqué son associé depuis près de 23 ans. "Son nom signifie l'enfant Krishna et, comme un enfant, il est toujours curieux de tout. C'est comme s'il rajeunissait à mesure que nous vieillissons."
Une oeuvre en prise avec son environnement
C'est à Ahmedabad, dans l'Etat indien du Gujarat, où il a établi son studio et où il vit toujours, que son travail est le plus visible. Il y a réalisé de nombreux bâtiments, des résidences, un centre universitaire où il a enseigné (CEPT University) et des espaces artistiques. En évoquant cette ville et ses réalisations, Doshi a souligné le rôle que pouvait jouer l'architecte, susceptible d'influencer la vie quotidienne des habitants, mais aussi leurs aspirations et le développement économique de la région.![Institute of Indology à Ahmadabad. Réalisation de Balkrishna Doshi de 1962.
(Edmund Sumner / View Pi/REX/SIPA)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/pGfFIWta44BfgytQA9AIItToqf0/fit-in/720x/2019/04/12/sipa_rex40175026_000001.jpg)
Ce choix témoigne de l'orientation du jury, qui avait déjà récompensé, l'an dernier, le trio du cabinet catalan RCR Arquitectes, célébrant leur travail mêlant innovation et respect de l'environnement. Au fil des dernières années, le Pritzker récompense systématiquement des architectes en prise avec la réalité et la société, notamment le Chilien Alejandro Aravena, primé en 2016 et connu, entre autres, pour ses logements sociaux.
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