"Faute de crédits suffisants, de personnels, de négociations, de considération et de reconnaissance du travail humain, du respect des métiers, se répandent des malaises, des souffrances, des colères", dit le texte dont l'AFP a rendu compte vendredi."On est arrivé à l'os", déplore cette lettre envoyée le 13 février à François Hollande, "et 50 ans de constructions commencent à chanceler"."Le risque du pire""Nous craignons le risque du pire dans la demeure culturelle. Le Medef ne vient-il pas de réclamer le transfert à l'Etat des annexes 8 et 10 de l'Unedic relatives aux intermittents du spectacle ?"L'envoi de la lettre coïncide avec la demande du Medef d'aligner le régime des intermittents sur le régime général d'indemnisation du chômage, un geste qualifié de "provocation" par le gouvernement.La lettre est signée de 157 personnalités, cinéastes (Agnès Jaoui, Catherine Corsini, Robert Guédiguian, Pascale Ferran..), directeurs d'institutions, acteurs et comédiens (Dominique Blanc, Jean-Pierre Darroussin, Louis Garrel, Daniel Mesguich, Robin Renucci...), metteurs en scène (Olivier Py, Stéphane Braunschweig, Didier Bezace, Jean-Pierre Vincent, Georges Lavaudant Christian Schiaretti...)."La culture, le meilleur antidote à tous les racismes"Le texte défend vigoureusement une vision non comptable de la culture, "le meilleur antidote à tous les racismes, antisémitismes, communautarismes et autres pensées régressives sur l'homme". Il souligne par ailleurs : "La culture n'est pas un luxe, dont en période de disette il faudrait se débarrasser, la culture c'est l'avenir, le redressement, l'instrument de l'émancipation."Jack Ralite, 85 ans, ancien ministre communiste (1981-1984), est un grand défenseur de la culture, ainsi que des intermittents du spectacle. Il a notamment défendu l'exception culturelle face aux accords de libéralisation dans le cadre de l'Organisation mondiale du commerce.Lundi dernier, il a participé à l'Assemblée générale des intermittents au Théâtre du Rond-Point à Paris, où il a été longuement applaudi.