Cet article date de plus de huit ans.

132 ans d'histoire de la France en Algérie au musée des Armées

Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 2min
En écho au 50e anniversaire des Accords d'Evian qui ont permis à l’Algérie d’accéder à son indépendance, l'exposition "Algérie 1830-1962", du 16 mai au 29 juillet, revient sur 132 ans de présence militaire française dans ce pays, de la conquête à l’indépendance (1830-1962). La démarche du musée de l’Armée est historique et son approche pédagogique.

But: mieux comprendre une histoire longue marquée par des relations complexes, dont il apparaît nécessaire de saisir les différents facteurs et aspects, notamment en l’abordant dans sa totalité, sans réduire l’approche à la seule période de la guerre d’Algérie (de 1954 à 1962). "Le délai de décantation d'une cinquantaine d'années pouvait permettre d'aborder le sujet avec rigueur et honnêteté, sans vision partisane", souligne le général Christian Baptiste, qui dirige le musée.

L'exposition s'organise autour de deux espaces chronologiques
Premier acte, la conquête (1830-1913). De l'arrivée de premiers soldats français dans la baie d'Alger, jusqu'à la veille de la première Guerre mondiale, des dizaines de tableaux, photos, objets, pièces d'armes et d'uniformes de zouaves ou de spahis, retracent l'implantation française en Algérie. Les peintres, qui sont les reporters de l'époque, révèlent alors les magies de l'orient aux Français. Avec parmi les trésors exposés, les clés d'honneur de la ville d'Alger ou le sabre de l'émir Abd El-Kader, symbole de la résistance algérienne au corps expéditionnaire français.

Deuxième acte (1913-1962), du traumatisme des deux guerres mondiales, des massacres de Sétif et de Guelma en 1945, à la guerre d'Algérie. Aux uniformes flamboyants du XIXe siècle - tunique bleue, pantalons garance de l'armée d'Afrique - succèdent les treillis kaki, des tirailleurs et les tenues camouflées des parachutistes.

Avec comme fil rouge, une soixantaine de planches tirées des "Carnets d'Orient" de Jacques Ferrandez, une série dans lequel le dessinateur de BD, né en 1955 à Alger, raconte depuis 20 ans la saga de la France en Algérie. Une façon aussi d'ouvrir l'exposition à un public plus jeune. "Il s'agissait de présenter l'histoire dans sa complexité, sans faire l'impasse sur des choses qu'il aurait été plus difficile de présenter dans ce lieu il y a quelques années. 50 ans après, on pouvait commencer à en parler", explique Jacques Ferrandez.

L'exposition ne cache rien des violences partagées. La pratique de la torture par l'armée française durant la guerre d'Algérie est illustrée par trois photos d'une séance de tabassage d'un Algérien. A côté, des photos de charniers et de corps mutilés rappellent les exactions côté algérien. Des interviews d'historiens, français et algériens et des témoignages, diffusés le long du parcours accompagnent le visiteur.
  
Musée de l'Armée, Hôtel national des Invalides à Paris

Le musée est ouvert tous les jours sauf le 1er lundi de chaque mois (excepté en juillet, août et septembre), le 1er janvier, le 1er mai, le 25 décembre. L'exposition ne sera pas accessible le 4 juin. De 10h à 17h, du 1er octobre au 31 mars (17h30 le dimanche) et de 10h à 18h, du 1er avril au 30 septembre (18h30, le dimanche).

Affiche de l'exposition
 (DR)
Portrait d’Abd el-Kader (1807-1883) par Godefroid Marie
 (Paris - Musée de l'Armée, Dist. RMN-GP / image musée de l'Armée)
Discours du haut du balcon du gouvernement général au ministère de l’Algérie du général de Gaulle, 1958
 (ECPAD)
 
 (Paris, Musée de l’Armée, Dist.RMN-GP/ Emilie Cambier)
Marc Flament, Légionnaires du 2e régiment étranger d’infanterie
 (Musée des Armées)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.