"1990-1999 une décennie de rap français" : un livre pour rendre hommage au passé sans tomber dans le piège du "c'était mieux avant"
Par où commencer ? C'est peut-être une des questions qui a animé le collectif au moment de construire cet ouvrage avant d'opter pour une trame chronologique, même si certaines thématiques sont transversales. Au début de la décennie 90, une fois que Dee Nasty, Sidney et d'autres avaient accompagné les débuts du rap en France, l'heure est venue pour certains de se lancer et aller en studio. Ainsi NTM, IAM, et MC Solaar ont sorti leur premier album la même année, en 1991.
"La moindre idée, la moindre étincelle, au tout début des années 90, va déclencher autre chose ensuite. Si on prend le cas de NTM qui va faire un rap banlieusard, mais aussi pour Kool Shen faire un morceau comme 'That's my people' qui va devenir un mètre-étalon de beaucoup de choses pour le rap français, de mélancolie urbaine, c'est un vrai un jeu de domino constant", explique Raphaël Da Cruz de l'ABCDR du son, pour qui tout s'imbrique et se succède selon un cheminement logique.
La fin des années 90 : l'époque du succès
L'émulation collective, la créativité, les rivalités Paris-Marseille et donc aussi entre IAM et NTM, auront été une sorte de fil rouge de cette décennie. L'émergence aussi de Time Bomb ou du Secteur A et leur nouvelle manière de rapper inspirée du style new-yorkais offre pendant deux ans plusieurs classiques du rap français. À une époque aussi où les majors y croient, donnent du budget, et où les CD se vendent par milliers. Pour Raphaël Da Cruz, la fin des années 90 est un moment charnière où beaucoup d'artistes "arrivent à un moment de maîtrise totale de leur musique, (...) mais en plus ils arrivent à rencontrer un succès public sans commune mesure", s'enthousiasme-t-il.
Rendre hommage au passé, en l'analysant, en l'expliquant, sans tomber dans la nostalgie ou le piège du "c'était mieux avant", c'est l'équilibre réussi par cet ouvrage, 1990-1999, une décennie de rap français.
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