Coupe du monde de football : Casey Phair, une précocité record qui représente le futur du football coréen
Sur le bord du terrain, son visage encore enfantin et ses cheveux noués en une longue tresse ont soudainement attiré tous les regards. Dans son ensemble maillot-short blanc floqué du numéro 19, Casey Phair a marqué l’histoire du football féminin. Rentrée en jeu à la 78e minute du premier match de la Corée du Sud contre la Colombie, le 25 juillet, elle est devenue, à 16 ans et 26 jours, la plus jeune joueuse à prendre part à une rencontre de Coupe du monde. Elle devrait retrouver le terrain, mercredi 3 août, alors que les Coréennes terminent leur phase de poules contre l’Allemagne.
Le moment d’histoire a fait parler, mais il pouvait être attendu, tant Casey Phair est une joueuse à part. La joueuse dénote d’abord pour sa précocité. Alors qu'elle est adolescente, la famille déménage dans le New Jersey en 2020 pour qu'elle intègre la Players Development Academy, un organe de formation très réputé dans l’Etat. Parallèlement, elle joue pour l’équipe de son établissement scolaire, la Pingry School, et a même l’opportunité de s’entraîner avec les Américaines championnes du monde en 2022.
Quelques semaines à peine avant d’être appelée dans la liste pour l’Australie, elle jouait encore avec les U17 coréennes pour la qualification pour le championnat d’Asie U17 2024. En deux matchs, elle a marqué cinq buts, et notamment tapé dans l'œil du sélectionneur anglais de la Corée du Sud, Colin Bell. "Elle ne vient pas simplement comme passagère mais comme un membre avec de la valeur, et elle a toutes ses chances d'intégrer l’équipe", expliquait-il avant le début du tournoi.
Première joueuse multiculturelle sélectionnée
Tout est ensuite allé très vite, et la jeune Casey, 16 ans depuis le 29 juin, a fêté sa toute première sélection sous le maillot de l’équipe A en entrant en jeu face à la Colombie et en s’emparant du record. "Je voulais la faire rentrer sur le terrain pour lui donner cette expérience, et pour montrer à tout le monde dans le groupe et dans l’équipe que ce genre de joueuses, c’est le futur", a justifié le sélectionneur après la première rencontre. Quelques jours plus tard, contre le Maroc, Casey Phair a eu quelques minutes de jeu supplémentaires, en remplaçant de Hong Hye-Ji.
La jeune Casey se fait aussi remarquer pour son histoire, qui amorce un nouveau tournant pour le football sud-coréen. Née en Corée du Sud, où ses parents se sont rencontrés, d’un père américain et d’une mère sud-coréenne, elle est devenue la première joueuse multiculturelle à être sélectionnée dans l’équipe féminine des Taegeuk Girls. La joueuse de 16 ans a choisi de représenter son pays de naissance car elle s’y sent "à la maison" et dans les "meilleures conditions" pour évoluer, comme elle l’a expliqué à The Athletic juste avant le début du Mondial.
Avec cette étiquette de "futur" du football féminin dans le pays, elle montre que cet avenir peut aussi passer par les joueuses binationales. "Je crois qu’elle sait qu’elle a la responsabilité de continuer à faire progresser le football féminin en Corée, et d’en être la meilleure figure possible", note de son côté son père, Shane, auprès du média américain. Au regard de ce Mondial, elle semble déjà bien lancée.
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