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Coupe du monde 2022 : pourquoi l’Argentine de Messi partage-t-elle des traits communs avec l’équipe de France ?

Comme la France, l’Albiceleste est une sélection complète, se reposant sur un mélange de générations qui a fait sa force pendant toute la Coupe du monde.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié
Temps de lecture : 5min
Lionel Messi et Julián Álvarez lors de la demi-finale de la Coupe du monde entre l'Argentine et la Croatie au stade Lusail, le 13 décembre 2022. (JACK GUEZ / AFP)

Un joueur du Paris Saint-Germain capable de faire la différence à la Coupe du monde à n’importe quel moment. Mais de qui parle-t-on ? Depuis l’élimination de Neymar avec le Brésil en quarts de finale, l’Argentine et la France comptent chacune sur Lionel Messi et Kylian Mbappé pour faire la différence. Les deux co-meilleurs buteurs de la compétition (5 buts) sont un premier point commun entre les deux équipes qui vont s’affronter en finale du Mondial, dimanche 18 décembre au stade Lusail.

L’Albiceleste et l’équipe de France sont les deux seules équipes de la Coupe du monde à avoir pu compter sur un joueur capable d'avoir un impact, à n'importe quel moment, sur le résultat d’un match. Mais l’individualité qu’ils représentent au milieu d’un collectif n’est pas le seul élément qui rapproche l’Argentine et la France. Si les joueurs argentins ont atteint la finale de la compétition, c’est en grande partie parce qu’ils ont formé l’équipe la plus complète sur le terrain, avec les Bleus, pendant près d’un mois.

"Notre équipe sait souffrir quand il faut souffrir, elle sait conserver le ballon quand il faut le conserver, presser quand il faut le faire. À chaque moment de la rencontre, on sait exactement quoi faire", soulignait Messi après la victoire de son équipe en demi-finale contre la Croatie (3-0). Ce match a certainement représenté la meilleure performance d’une équipe qui monte en puissance et qui a su maîtriser des émotions débordantes qui lui ont posé problème en début de compétition.

Un savant mélange de générations

Équipe joueuse comme la France, l’Argentine est aussi une sélection qui use de son caractère protéiforme pour embêter ses adversaires. "C’est notre force de réussir à s’adapter à chaque match", analysait Lionel Scaloni après la demi-finale contre la Croatie. Mais alors que la France s’adapte davantage en cours de match aux problèmes que lui présente son adversaire en conservant son 4-3-3, le sélectionneur argentin adapte son schéma tactique à chaque rencontre depuis le début de la phase à élimination directe.

Lors des trois derniers matchs, l’Albiceleste a utilisé trois systèmes différents : un 4-3-3 contre l’Australie en huitièmes de finale (2-1), un 3-5-2 face aux Pays-Bas en quarts (2-2, 4-3 t.a.b.) et un 4-4-2 contre la Croatie en demies. Ces choix ont à chaque fois permis à l’Argentine de prendre la mesure de son adversaire, sans concéder trop d’occasion. Quand la sélection de Scaloni souffre, elle le fait intelligemment, comme l’équipe de France de Didier Deschamps.

Ce qui rapproche également les Bleus des Argentins, c’est un savant mélange de générations. "Messi est le patron d'une nouvelle génération qui connaît son premier Mondial", explique Pablo Zabaleta, ancien coéquipier de la Pulga en sélection et finaliste malheureux de la finale de 2014 contre l’Allemagne. De 2018 et de la défaite contre l’équipe de France en huitièmes de finale (3-4), il ne reste dans l’effectif argentin que Lionel Messi, Nicolas Otamendi, Angel Di María, Nicolas Tagliafico, Marcos Acuña et Paulo Dybala.

Alvarez, la deuxième arme, comme Giroud

Parmi ces anciens, certains jouent des rôles plus importants que d’autres. Mais ce sont surtout plusieurs novices en Coupe du monde qui ont pris d’importantes responsabilités lors de cette édition 2022 : Cristian Romero et Nahuel Molina en défense, Enzo Fernandez, Alexis Mac Allister et Rodrigo De Paul au milieu et Julian Alvarez en attaque. "Ils m’impressionnent tous. J’en connaissais certains plus que d’autres, c’est vrai. C’est fascinant de les voir, ils méritent l’admiration de tous les Argentins", lance Zabaleta.

En pointe, Julian Alvarez abat un travail énorme de pressing. "Il bouge beaucoup, travaille énormément sur le terrain. J’ai remarqué ses sacrifices, il m’a fait grosse impression", confie l’ex-international argentin. Comme Olivier Giroud en pointe de l’équipe de France, Alvarez en est déjà à quatre buts dans cette Coupe du monde et sera l’autre danger principal pour la défense française lors de cette finale.

Alors que les Bleus louent depuis le début de la compétition la vie de groupe et la bonne cohabitation entre les plus expérimentés et les plus jeunes, les Argentins vivent vraisemblablement la même parenthèse enchantée à Doha. Tout ce beau monde est en mission derrière Messi, qui tentera de soulever sa toute première Coupe du monde dimanche. Kylian Mbappé, son coéquipier au PSG, tentera de l’en empêcher.

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