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Coupe du monde 2022 : pour BeIN Sports, le Mondial au Qatar n'est pas "un bouquet final", mais une "étape avant un nouveau cycle"

La chaîne de sport qatarienne, implantée en France depuis 2012, ne compte pas du tout se désengager après la Coupe du monde.
Article rédigé par Andréa La Perna, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Les studios de BeIN Sports à Doha au Qatar, pendant la Coupe du monde 2022, le 24 novembre. (MAXPPP)

C'était l'aboutissement de longues années de projection. Créée en 2012, peu de temps après l'attribution du Mondial au Qatar (fin 2010), la chaîne qui incarne le soft power de l'Emirat vit un peu "sa" Coupe du monde. Depuis le début de la compétition, elle démarche des journalistes du monde entier pour leur proposer un tour du propriétaire de ses studios à Doha et faire l'étalage d'une santé rayonnante.

De gros moyens ont été mis sur les décors, sur le nombre de journalistes et de techniciens mobilisés (plus de 3000), mais aussi pour étrenner un casting cinq étoiles : Marcel Desailly, Arsène Wenger, David Villa, Kaka, Alessandro Del Piero, John Terry, Gabriel Batistuta... Toutes ces anciennes gloires du ballon rond livrent leur analyse sur les plateaux rutilants du groupe.

Une vitrine bien lustrée pour "son" Mondial

"C’était notre horizon et on s’y préparait depuis 10 ans. Mais, à aucun moment, ce n’est le bouquet final de BeIN Sports", prévient Florent Houzot, agacé par le "fantasme" d'un prochain désengagement du groupe une fois la Coupe du monde terminée. "C’est une étape symbolique qui marque les 10 ans de la chaîne et l’ouverture d’un autre cycle qui pourrait permettre de continuer à développer le groupe", ajoute-t-il. Un discours très fidèle à celui de son directeur général Yousef Al-Obaidly, qui avançait fin mai, dans les colonnes du Monde [article payant] : "La Coupe du monde, c’est juste le début de nos ambitions. Nous sommes là pour le long terme".

Le studio de BeIN Sports MENA à Doha pendant la Coupe du monde 2022, au Qatar. (Andréa La Perna / Franceinfo)

Pour Florent Houzot, présent dès le lancement en France en 2012, rien n'indique la fin de la chaîne. L'acquisition, lundi dernier, de droits de diffusion de la Coupe de France jusqu'en 2026, va dans le sens d'une volonté inchangée de BeIN Sports de continuer à exister sur la scène française. 

Vente ou désengagement, le groupe dément

Alors que BeIN France n'est devenu rentable que très récemment, grâce à l'accord de distribution passé avec Canal+ en 2020, pourquoi la chaine a-t-elle autant investi face à des pertes de revenus si c'est pour finalement jeter l'éponge du jour au lendemain ? D'autant que, selon elle, il n'y a aucun signe de décroissance à l'échelle du groupe, au contraire. Pendant cette Coupe du monde, "un des matchs de l’Argentine a atteint 122 millions de téléspectateurs", se réjouit Duncan Walkinshaw, confirmant qu'il s'agit des "plus hautes audiences de l'histoire de BeIN Sports".

Et quand on demande si toute cette communication ultra-positive n'est pas un moyen de bien se vendre à un potentiel acheteur, on coupe court en interne. "Après la Coupe du monde, les stocks de gaz vont continuer à s'épuiser et le Qatar va être obligé de continuer à diversifier son économie". Si opération séduction il y a, c'est surtout pour attirer de nouveaux partenaires stratégiques et continuer à développer le business, explique une source proche du président Nasser Al-Khelaïfi.

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