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Coupe du monde 2022 : "Parler du passé, je n'en vois pas l'intérêt", explique Didier Deschamps avant le huitième de finale contre la Pologne

Le sélectionneur de l'équipe de France s'est présentée en conférence de presse samedi, à la veille du huitième de finale de la Coupe du monde contre la Pologne.
Article rédigé par Denis Ménétrier, franceinfo: sport - De notre envoyé spécial à Doha
France Télévisions - Rédaction Sport
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Didier Deschamps en conférence de presse à la veille du huitième de finale de la Coupe du monde entre la France et la Pologne, le 3 décembre 2022. (FRANCK FIFE / AFP)

L'équipe de France s'apprête à entrer dans "une nouvelle compétition", élément de langage favori de Didier Deschamps ces derniers jours. Le sélectionneur des Bleus, comme son capitaine Hugo Lloris, l'ont martelé, samedi 3 décembre, en conférence de presse, à la veille du huitième de finale face à la Pologne. Malgré ce rendez-vous couperet qui se présente aux joueurs tricolores, Deschamps est apparu détendu lors de ce point presse. Voire souriant, lorsqu'un journaliste étranger lui pose une question et que la traduction tarde à arriver : "Je traverse un grand moment de solitude".

Mais le sélectionneur est surtout resté sérieux pour évoquer la confrontation à venir face à la défense polonaise et son attaquant Robert Lewandowski.

Allez-vous convoquer le souvenir de l'élimination contre la Suisse auprès de vos joueurs. Et plus généralement, est-ce que vous parlez un peu plus à vos joueurs avant les matchs couperets ou est-ce que vous instaurez une forme de routine ?

Didier Deschamps : C'est ni l'un, ni l'autre. Parler du passé, je n'en vois pas l'intérêt. Si ce n'est que les joueurs qui étaient présents à ce moment-là, les sensations qu'ils ont eues, ils n'ont pas envie de les revivre. Le seul point commun, c'est que c'est un huitième de finale. Je ne tombe pas dans une routine et je ne vais pas en rajouter non plus. Parce que si j'en rajoute, ça va amener ce que je ne veux pas, c'est-à-dire un peu plus de stress, alors qu'on a notre tranquillité et notre sérénité."

Qu'est-ce que vous inspire le fait que Hugo Lloris va égaler le record de sélections de Lilian Thuram (142 capes) ?

Au-delà de ce plaisir et de la valeur très symbolique que va signifier le match de demain pour lui, il considère que le destin de l'équipe de France est plus important. Les records sont faits pour être battus. Là, c'est une longévité de deux joueurs exemplaires, de deux grands professionnels, qui se sont maintenus au très haut niveau. Évidemment, tous les records ont une signification. Certains sont peut-être plus anodins que d'autres. Celui-ci est parlant parce que ça représente des années et des années de très haut niveau.

"On ne va pas se focaliser que sur Lewandowski."

Didier Deschamps, en conférence de presse.

Que pensez-vous du jeu très défensif de la Pologne ?

Cette équipe de Pologne a été amenée sur trois matchs à beaucoup défendre. Elle défend très bien, elle adore ça. Mais ce n'est pas la limiter qu'à ça. Vous connaissez les joueurs dans le domaine offensif, c'est une équipe compétitive avec un noyau dur de joueurs qui ont une bonne expérience internationale. Il y a aussi quelques jeunes qui découvrent le haut niveau et qui sont plutôt à la hauteur. Il faut respecter ce qu'a fait cette équipe de Pologne qui mérite d'être là, avec Szczesny qui a été décisif pour elle. Mes les joueurs savent qu'il y aura du répondant.

Avez-vous un plan pour museler Robert Lewandowski ?

C'est quelqu'un qui a une très bonne efficacité dans la zone de vérité. Sur ce type de joueurs, il faut limiter son influence et faire en sorte qu'il ait le moins de ballon possible, parce qu'il sera moins dangereux. Au-delà de son intelligence et de son habileté technique, il utilise très bien son corps, même si sur certains des trois matchs, il n'a pas eu beaucoup de ballons. Mais le moindre ballon peut être dangereux avec lui. On ne va pas se focaliser que sur lui. Il est là pour concrétiser tout ce qui peut être dangereux du côté de l'attaque de la Pologne.

Je ne suis pas le copain, le père ou le grand frère des joueurs. Mais il y a une relation de confiance.

Didier Deschamps, en conférence de presse.

Vous sentez un changement chez Adrien Rabiot, qui a pris du gallon en équipe de France ?

Je ne le découvre pas. Il y a un moment qu'il est avec nous, même s'il a eu malheureusement une pause pour différentes raisons. Il est en pleine possession de ses moyens, il est dans la continuité de ce qu'il fait avec son club depuis plusieurs semaines avant cette Coupe du monde. Sur le plan humain, il est comme il est. Je le connais bien, si ce n'est qu'il a enlevé les choses qui le gênaient à une période plus lointaine. Son placement et son positionnement pouvaient le limiter psychologiquement. Aujourd'hui, c'est un milieu de terrain complet. Il se définit comme un joueur d'équilibre et je trouve que ça lui colle parfaitement à la peau. Ce n'est pas réducteur. Tant mieux pour nous qu'il soit à ce niveau.

Antoine Griezmann vous a fait une déclaration d'amour hier en conférence de presse. Est-ce que vous aimez vos joueurs ?

"Je ne vais pas parler d'amour pour mes joueurs mais quand on est entraîneur ou sélectionneur, si on n'aime pas les joueurs... Je n'ai pas à les aimer, je les connais. Le plus important, c'est de connaître l'humain, le caractère et les sensibilités de chacun. Avec Antoine, comme avec d'autres joueurs qui sont là depuis longtemps, une relation de confiance s'est développée. Ce qui ne m'empêche pas, par moments, de lui dire des choses qui ne vont pas dans le bon sens, si c'est pour son bien ou celui de l'équipe de France. Je suis sélectionneur mais aussi un être humain. Je ne suis pas leur copain, leur père ou leur grand frère. Mais il y a une relation de confiance : je suis là pour eux, ils le savent, pour les protéger sans pour autant ne pas dire ce que j'ai à dire. Même si parfois, ça peut ne pas forcément leur plaire, mais c'est pour leur bien."

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