Villa Médicis, à Rome : luxe, calme et créativité
Seize petits chanceux résident Villa Médicis. On les appelle les pensionnaires : un terme un peu vieille école, inchangé depuis 350 ans. Julie Cheminaud, philosophe de l’art et ancienne professeure dans un lycée de banlieue parisienne, est actuellement pensionnaire à la Villa Médicis. Là-bas, elle planche sur le syndrome de Stendhal, face aux pins parasols.
Un cadre idéal pour travailler, nourrissant pour les pensionnaires. La Villa Médicis, majestueux palais Renaissance, domine tout Rome. Elle offre d’ailleurs la plus belle vue sur la Ville Eternelle. Et ce n’est pas un hasard si la France a choisi Rome pour créer sa plus prestigieuse résidence d’artistes. En 1666, la beauté s’y enseignait et nulle part ailleurs. Pour Jérôme Delaplanche, chargé du patrimoine à l’Académie de France et historien d’art, "les artistes de la cour de Louis XIV devaient être les mieux formés possible. Ils se rendaient donc à Rome pour être au contact de la beauté, la beauté de l’Antiquité et la beauté moderne de la Renaissance ", explique-t-il.
Les plus grands y ont résidé
Aujourd’hui, les pensionnaires développent un projet personnel et la sélection est drastique. Une vingtaine de places sur 600 candidats par année est libérée, et les heureux élus reçoivent une bourse de 3 000 euros par mois.
De très grands noms sont passés par ici, comme Berlioz, Debussy ou encore Ingres. Plus récemment, on compte les écrivains Marie Ndiaye, ou Mathias Enard, le prix Goncourt 2015. De quoi effrayer les petits nouveaux, comme le binôme de graffeurs Lek et Sowat, les premiers artistes du genre à entrer à l’Académie de France.
Pour la suite, la nouvelle directrice Muriel Mayette-Holtz compte bien ouvrir davantage la Villa Médicis, avec plus de rencontres gratuites. Et c’est sans compter une exposition autour des œuvres des pensionnaires, à Paris, à l'automne prochain.
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