: Vidéo Le "Lascaux" espagnol rouvre à titre expérimental

Vêtus de combinaisons blanches, masques sur le visage, ils étaient six visiteurs, jeudi 27 février, à pénétrer dans les entrailles de la grotte préhistorique d'Altamira, dans le nord de l'Espagne. Après douze ans de fermeture au public, le site a rouvert à titre expérimental, permettant à quelques chanceux d'admirer ses peintures rupestres.

"La différence, c'est l'émotion du lieu, a raconté un des visiteurs tirés au sort. La réplique est semblable, mais ici, il y a les jeux de lumière, qui créent du mystère. Et quand on sait que c'est le lieu original, c'est une émotion irremplaçable."

Tester l'impact de la présence humaine

Pendant 37 minutes, respectant des consignes très précises, ils ont parcouru la galerie souterraine, classée au patrimoine de l'Unesco, découvrant des peintures rupestres polychromes parmi les plus précieuses d'Europe. L'expérience, destinée à mesurer l'impact de la présence humaine sur le site, se renouvellera chaque semaine, jusqu'au mois d'août. 192 personnes auront alors visité la grotte d'Altamira, et un bilan sera tiré.

La grotte, située à Santillana del Mar, en Cantabrie, avait été fermée au public en 2002, après la découverte de micro-organismes qui détérioraient ses peintures préhistoriques polychromes. La grotte d'Altamira, découverte en 1868 et qui fut habitée il y a entre 35 000 et 13 000 ans, contient l'un des ensembles picturaux majeurs de la préhistoire. Il s'étend sur plus de 270 mètres de long.

La partie la plus célèbre est la grande salle aux bisons, peinte il y a au moins 14 000 ans : on peut y admirer des bisons rouges et jaunes, mais aussi des chevaux, des cerfs, des humains à tête d'animal et des signes mystérieux. Depuis sa fermeture en septembre 2002, les visiteurs ont dû se contenter d'une réplique exacte reconstituée à proximité. Depuis dix ans, seuls des scientifiques ont pu accéder à la grotte.