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Une exposition à l'Institut du monde arabe pour "montrer la profondeur de l'enracinement des communautés juives en terre d'Orient"

L'exposition "Juifs d'Orient, une histoire plurimillénaire" a pour commissaire général l'historien Benjamin Stora, spécialiste du Maghreb.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Quelques-uns des Sefer Torah présentés dans l'exposition "Juifs d'Orient, une histoire plurimillénaire", à l'Instutut du monde arabe.  (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

L’Institut du Monde Arabe, à Paris, présente à partir de mercredi 24 novembre une exposition consacrée aux juifs d’Orient. Elle retrace l’histoire des communautés juives dans les pays arabes, depuis l’Antiquité jusqu’à l’époque contemporaine. C'est l’historien Benjamin Stora, spécialiste du Maghreb, qui en est le commissaire général. "J'avais envie de montrer la profondeur de l'enracinement des communautés juives en terre d'Orient sur presque 2 000 ans d'histoire", explique-t-il. "Malheureusement, on a une tendance à percevoir la présence de cette communauté essentiellement par sa fin, c'est-à-dire l'exil et le conflit israélo-palestinien qui a contribué à la séparation entre ces deux communautés, c'est certain", poursuit-il.

Des communautés juives présentes en Orient dès le IIIe siècle

Ce sont donc des siècles de vie commune, de partage et parfois de tensions entre communautés juives et arabes que retrace l’exposition. Au début du parcours chronologique, on trouve des extraits de la Torah en hébreu, en araméen et en arabe qui rappellent que les juifs s’exprimaient dans les langues locales. Dès le IIIe siècle, des tribus juives parlant l’arabe étaient présentes dans la péninsule arabique, comme en atteste le travail des archéologues.

"Dans chacun des oasis présents sur les routes caravanières, des communautés juives existaient", précise Elodie Bouffard, responsable des expositions à l’Institut du monde arabe. "Dans l'exposition, nous présentons notamment des photographies extrêmement rares du site de Rebbah, qui était entièrement juif. C'est un oasis riche dans lequel il avait sept promontoires rocheux. Et sur chacun d'eux, nous savons que des villages juifs étaient implantés et qu'ils commerçaient et menaient des activités agricoles dans tout l'oasis."

Les Sefer Torah, des objets "extraordinairement sculptés"

Au total, quelques 280 pièces ont été réunies pour cette exposition : photos, vidéos, vestiges archéologiques, manuscrits, peintures, bijoux, vêtements et objets liturgiques comme les Sefer Torah, ces caissons en métal ou en bois contenant la Torah. "Ces caissons sont extraordinairement dessinés, fabriqués et sculptés, ils portent beaucoup d'ornements, décrit Benjamin Stora. L'exposition en présente une dizaine, qui sont parmi les pièces les plus belles. Le visiteur sera très étonné de voir la qualité et la beauté de ces objets qui sont extraordinaires."

La dernière partie de l’exposition est consacrée au temps des exils, au départ des populations juives au cours du XXe siècle. Aujourd’hui, quelques 30 000 juifs vivent dans les pays arabo-musulmans alors qu'ils étaient un million au début du XXe siècle. C'est cette histoire et cette mémoire que cette exposition s’attache à préserver.

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