Miss France 2021 : April Benayoum, Miss Provence et première dauphine, victime de commentaires antisémites sur les réseaux sociaux
Dans son portrait lors de la soirée diffusée samedi soir, la jeune femme évoquait les origines israélo-italiennes de son père. De nombreuses associations et personnalités lui ont apporté leur soutien, et Marlène Schiappa a annoncé saisir la justice.
Plusieurs associations de lutte contre l'antisémitisme et de nombreuses personnalités politiques ont apporté leur soutien, samedi 19 et dimanche 20 décembre, à April Benayoum, la première dauphine de Miss France 2021. La jeune femme, qui représentait la Provence, a été la cible de commentaires antisémites et xénophobes sur les réseaux sociaux, après avoir évoqué l'origine israélienne de son père.
"J'ai moi-même des origines assez variées : ma mère est serbe-croate, et mon père israélien-italien", expliquait la jeune étudiante dans son portrait, diffusé au début de l'émission, se décrivant comme "passionnée par la géographie et la découverte d'autres cultures".
Plusieurs captures d'écrans relayées sur Twitter montrent qu'elle a alors été visée par des commentaires antisémites, dont certains faisant l'apologie de la Shoah ou relayant des théories complotistes, et par des appels au boycott de sa candidature en raison de son ascendance israélienne.
Marlène Schiappa saisit la justice
"J’adresse un signalement au Procureur", au titre de l'article 40 du Code de procédure pénale, a annoncé la ministre déléguée chargée de la Citoyenneté, Marlène Schiappa, sur Twitter dimanche. Dans la foulée, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a également réagi sur Twitter et a assuré être "profondément choqué". "Nous ne devons rien laisser passer (...) Les services de police et de gendarmerie sont mobilisés", a-t-il ajouté.
La Licra (Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme) a quant à elle appelé à signaler sur son site les messages antisémites "afin que nous menions une action de groupe". "Rendez-vous devant la justice pour les twittos qui hier soir ont transformé Twitter en cloaque antisémite contre #MissProvence", a averti l'association.
"Sur @TwitterFrance #MissFrance2021 n’est plus un concours de beauté mais un concours d’antisémitisme", a déploré l'Union des étudiants juifs de France (UEJF) dès samedi soir.
Sur Twitter, l'ancien Premier ministre Manuel Valls a dénoncé un "insupportable antisémitisme" et appelé à "ne rien laisser passer". "Le concours @MissFrance est une belle tradition française et la haine antisémite s’y est attaquée hier", s'est désolé Renaud Muselier, le président LR de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. "Nous sommes unis contre cette abomination !", a-t-il ajouté. Dans une réaction très retweetée, la députée LREM Aurore Bergé a, elle, dénoncé la "haine antisémite et antisioniste".
Les réseaux sociaux critiqués
Plusieurs personnalités politiques ont également dénoncé le manque de réactivité de Twitter face à ces messages. "Plus de moyens doivent être déployés pour combattre la haine en ligne et engager des poursuites", a réclamé la présidente socialiste de la région Occitanie, Carole Delga. "L'antisémitisme n'est pas une opinion, c'est un délit. Il serait temps que les #RésauxSociaux en prennent conscience", a commenté l'adjointe à la maire de Paris Audrey Pulvar.
"Soutien à #AprilBenayoun #MissProvence face à la haine antisémite qui sévit sur les réseaux sociaux", a réagi la députée LREM Laetitia Avia, autrice d'une proposition de loi sur le sujet.
La lauréate du concours, Amandine Petit, a également apporté son soutien à sa première dauphine, dimanche sur BFMTV. "Je ne pensais pas qu'on pouvait avoir des propos tels à l'époque à laquelle on est", a-t-elle commenté.
Miss France 2021 apporte son soutien à sa 1ère dauphine, visée par des commentaires antisémites pic.twitter.com/7x9VswoNEx
— BFMTV (@BFMTV) December 20, 2020
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