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"Une journée chez ma mère" : Charlotte de Turckheim plus déjantée que jamais

Plus que quelques jours, jusqu’au 31 décembre, pour passer "Une journée chez ma mère" avec Charlotte de Turckheim qui reprend son one-woman-show remis au goût du jour, à la Nouvelle Eve à Paris. Vingt ans après sa création, la comédienne endosse seule sur scène une douzaine de rôles à un rythme effréné, sur un texte coécrit avec Bruno Gaccio : une sacrée performance.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Charlotte de Turckheim : "Une journée chez ma mère" (2017)
 (Palais des Glaces)

Journée pyjama

C’est toujours la folie chez les de Turckheim. Entre une maison familiale qui fuit de partout, des huissiers à la porte, une bonne franche du collier, une baby-sitter ado affranchie à qui il manque une case, une mère déconnectée et sa meilleure amie aristo snob qui se la joue "dans le vent"… Charlotte à toutes les peines du monde à trouver le calme tant espéré.
Sans aucun décor, vêtue d’un pyjama, Charlotte de Turckheim fait vivre toute une maisonnée en effervescence. Virevoltante, passant d’un personnage à l’autre, arpentant la scène de long en large, multipliant les accents et phrasés, jouant du mime pour matérialiser l’espace, la comédienne crée un univers fondé sur sa seule présence. Et ça marche !

Flow

Mais pour que tout cela prenne, il faut du texte. Et de ce point de vue, l’on n’est pas déçu. Charlotte De Turkheim et Bruno Gaccio se moquent avec le sens de la formule de cette aristocratie engoncée dans ses valeurs, ses préjugés, son déphasage par rapport aux réalités. Mais tout le monde en prend pour son grade ! La bonne, la jeune-fille au pair, le plombier… La caricature n’est jamais méchante, sans être complaisante. Le personnage de l’amie aristo qui se "tape l’incruste’", voyeuse, critique, tout en se la jouant "à la cool", est des plus savoureux.
Charlotte de Turckheim : "Une journée chez ma mère" (2017)
 (La Nouvelle Eve)
Charlotte de Turckheim occupe la place. Un bémol s’immisce toutefois dans ce flot de paroles, un "flow" un peu rapide, même si la diction est toujours parfaite. Certes, un tel exercice réclame un rythme soutenu, surtout quand on passe, seule, d’un rôle à l’autre sur le mode dialogué. Avec, de plus, une telle palette de gammes, de voix. Certains pourraient en être saoulés. Mais l'énergie de Charlotte passe dans la salle et provoque l’adhésion. 

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