"Un Temps de chien"… mais Valérie Lemercier passe entre les gouttes

Réfugiées dans l’arrière-salle d’un café bondé, trois femmes contraintes de partager la même table se confient leurs déboires sentimentaux, sous le regard désabusé d’un serveur misogyne.

Il y a Hélène (Valérie Lemercier), cadre d’entreprise surmenée et épouse trompée, Gabrielle (Pascale Arbillot) chômeuse qui vient de se faire larguer par son petit ami, Loulou (Mélanie Bernier), vendeuse de lingerie qui se méfie des hommes et élève seule son fils. Le burn out d’Hélène, aussi inattendu que fulgurant, va rapprocher les trois femmes, au cours d’une journée et une nuit enfumées et bien arrosées.
 
La pièce d’Hélène Buc (amie d’enfance de Valérie Lemercier et coauteur de ses spectacles) est sans surprise ; elle qui avait si bien croqué l’époque dans "Le jardin", se contente ici d’enfiler les perles. La délicieuse Pascale Arbillot au bord des larmes pendant une heure trente, aurait mérité un personnage plus subtil. Mélanie Bernier réussit de son côté à camper une greluche sympathique et sexy, et Patrick Catalifo un ours mal léché qui cache une vraie tendresse.
 
Mais c’est Valérie Lemercier qui sauve la soirée. Aussi désopilante dans le pétage de plombs que dans le retour à la vie. On savoure ses morceaux de bravoure de femme écartelée entre sa carrière et sa famille, comme si l’on assistait à l’un de ses one woman shows.

Après un film bien décevant (100% cachemire) et cette pièce en demi-teinte, on attend avec impatience de retrouver la grande Lemercier dans un spectacle à sa mesure.