"Soixante Degrés" ou le plaisir de laver son linge sale en public

Lavage

Pour tous ceux qui ont connu les joies des passages obligés par la laverie de quartier, le décor vous sera familier : les énormes machines à laver, à sécher, le distributeur de lessive, l’unique banc pour les clients, tout y est, sauf l’ennui habituel ! Et pour tous ceux qui n’ont jamais franchi les portes d’un tel établissement : bienvenue sur la scène du théâtre de la Contrescarpe. Très vite nous allons comprendre que ce décor est un huis-clos où Rémi et Damien vont passer six mois de leur vie.

Dans la salle, très près de la scène, le public observe alors la rencontre des deux protagonistes et assiste à l’évolution de leur relation : la complicité naissante puis une profonde amitié et enfin autre chose…

Essorage

Pendant 1h15 Rémi et Damien, joués par Frédéric Valentin et Fabrice Pannetier, enchaînent échanges de rire et même de délires. Mais il y a aussi des moments de tension, de tendresse et à chaque fois le ton est juste. Passés l’un et l’autre par les cours Jean Perimony les comédiens se connaissent bien. Fabrice Pannetier qui joue également en ce moment et pour la cinquième saison "La Souricière" d’Agatha Christie au Théâtre du Petit Gymanase, a choisi son partenaire. Car Fabrice est aussi le producteur de cette création présenté par la compagnie Libre à Nous dont il est co-fondateur.

Les deux comédiens se glissent dans leur personnage et se donnent à chaque réplique dans un rythme effréné. S’ils transpirent c’est un gage de succès ! La faute ou plutôt le mérite en revient à Florence Fakhimi à la mise en scène aussi cadencée qu’un programme de lessive, à soixante degrés donc.

Séchage

Tout commence par une pure comédie et cela n’a rien d’étonnant quand on connaît les auteurs : Jean Franco et Jérôme Paza. Eux aussi se connaissent d’abord en tant que comédiens. Ils jouent ensemble puis écrivent leur propre spectacles comme "Interdit au public" ou "Les bras m’en tombent". Avec "Soixante Degrés" ils souhaitent développer une double idée : l’exploitation dramatique d’un lieu d’une part – une laverie automatique- propice aux rencontres et d’autre part, l’exploration d’un sentiment "hors du moule" : l’amour d’un homme, que rien ne prédisposait a priori à l’homosexualité, pour le nouveau compagnon de son ancienne petite amie. L’amour de Rémy pour Damien.

Amour à la machine

Les personnages seront-ils prêts à assumer cette situation en porte-à-faux ? Vivront-ils pleinement cette aventure humaine ? La tournure que prend la pièce n’est en rien déroutante. Légèreté et humour sont toujours présents, il n’y a jamais de pathos dans les dialogues. Avec le final on s’éloigne du "happy end" trop guimauve pour finir sur un incroyable double rebondissement doux-amer. Le programme terminé le public reçoit une dose de lessive. Un cadeau bonus en clin d’œil à une marque célèbre ? En tous cas, on remercie sincèrement tous ceux qui portent cette comédie d’amour et d’eau chaude. 

 

Soixante degrés : la machine n'arrête plus de tourner

Le programme est en boucle ! Devant le succès de la comédie mise en scène par Florence Fakhimi au théâtre de la Contrescarpe à Paris, "Soixante degrés" joue les prolongations.
Trois mois supplémentaires pour découvrir et partager les confidences de Rémi et Damien dans notre laverie préférée. Les comédiens Fabrice Pannetier et Frédéric Valentin poursuivent donc leur duo de choc et de charme avec toujours la même intensité. Ils vous donne rendez-vous les dimanches et lundis à 20h45 pour 1h15 de rires et d'émotions tambour battant.

"Soixante degrés" au Théâtre de la Contrescarpe jusqu'au lundi 28 mars 2016
5 Rue Blainville, 75005 Paris
Les dimanches et lundis à 20h45  Tél. : 01 42 01 81 88