Richard Berry : "Sans la plaidoirie de Gisèle Halimi, Simone Veil n'aurait pas fait passer la loi sur l'avortement"
Un acteur, cinq plaidoiries, cinq moments de vérité. Un exercice inédit pour Richard Berry, qui tenait à cette forme. "On m'a proposé de faire des plaidoiries mais pas du tout dans cette forme. Il y avait des dialogues, c'était des morceaux de plaidoiries. L'idée me plaisait mais je voulais le faire seul" explique-t-il à nos confrères de France 2.
Reportage : N. Hayter / G. Michel / T. Gilardet / J. Pires / P. Kergas
L'influence de Gisèle Halimi sur le combat de Simone Veil
Parmi les plaidoiries interprétées par Richard Berry, celle de Gisèle Halimi en 1972 à Bobigny. Elle défend l'avortement et dénonce une loi obsolète qui empêche les femmes de disposer librement de leur corps. "Lorsque j'ai parlé avec Gisèle Halimi avant de faire cette magnifique plaidoirie sur l'avortement, elle m'a raconté qu'à l’époque, la jeune députée qu'était Simone Veil l'appelait tous les jours pour savoir comment évoluait le procès. On pourrait dire aujourd’hui que sans Gisèle Halimi et sans cette plaidoirie, Simone Veil n'aurait pas fait passer cette loi et ne serait peut-être pas non plus enterrée aujourd’hui au Panthéon".
Grisant et jouissif
Incarner les grandes figures du barreau, une expérience riche et marquante pour le comédien. Car si ces plaidoiries, qui ont parfois changé le cours de l'histoire, sont le fruit d'un grand travail de la part des avocats, certains textes sortent de leurs tripes et resemblent parfois plus à de grandes envolées qu'à des textes rationnels. "Il n'y a parfois pas de logique dans le cheminement de la pensée de ces avocats", explique Richard Berry. "Il y a une espèce d'improvisation puissante, très forte. Ça m'a parfois fait un peu peur, mais c'est aussi très grisant, c'est assez jouissif".
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