Rencontre avec Bruno Putzulu, comédien de talent et Normand de coeur
Comme tout Normand qui se respecte, Bruno Putzulu est fier de ses origines et fidèle jusqu'au bout des ongles. Lorsque le comédien n'est pas sur les planches ou en tournage, c'est à Toutainville dans l'Eure, auprès de sa mère qu'il vient puiser dans ses souvenirs d'enfance. Bruno Putzulu se livre en toute simplicité.
Reportage : M. Libert / S. L'Hôte / B. Delande
Un attachement profond à la Normandie
Comédien pour le théâtre comme pour le cinéma, Bruno Putzulu a débuté sa carrière à l'âge de 23 ans. Après le conservatoire National, il rentre à La Comédie française en 1994 puis s'en échappe en 2003.Son agenda ne désemplit pas, on l'a vu récemment sur toutes les scènes de France dans "L'Attentat" adapté du roman de Yasmina Khadra, il a participé à l'album hommage à Léo Ferré, mais c'est toujours à Toutainville, dans la maison familiale qu'il vient se ressourcer.
"J'ai toujours eu la même vie depuis que j'ai 18 ans. Quand j'étais étudiant à Rouen, je revenais tous les weekends et quand je suis parti à Paris j'ai continué ce rythme", raconte l'acteur césarisé en 1999 comme meilleur espoir masculin dans "Petits désordres amoureux" d’Olivier Péray.
La scène, la famille, les amis et le foot
Aujourd'hui, rien n’a vraiment changé sauf les années et la perte d'êtres chers. Lorsqu'il revient en Normandie, Bruno Putzulu retrouve ses copains d'enfance autour d'une partie de foot. "Je venais avec mon père. De temps en temps quand je joue sur la touche je ne l'entends plus... C'est une perte de sens mais je suis toujours content de retrouver les copains", confie le comédien qui a perdu son père l'an dernier.Sa vie, comme beaucoup de ses rôles, tourne autour de cette notion de filiation prégnante dans sa construction, d'homme et d'artiste. Dans "L'Attentat", mis en scène par Franck Berthier, il interprète un palestinien qui découvre que sa femme est une kamikaze. Un rôle qui suscite de profondes réflexions chez l'artiste. "C'est la solitude d'un homme qui regrette de ne pas avoir eu le bon regard sur la personne avec qui il vivait et en même temps il pense toujours à son père... Ces deux choses-là me plaisent beaucoup".
Travailleur acharné, perfectionniste en tout point, le comédien approfondit ses textes durant de longues heures. Et c'est dans sa campagne normande qu'il se régénère, loin du brouhaha parisien et des paillettes éphémères qui ne le passionnent guère.
Les gens ne voient que le côté un peu brillant du comédien, alors que c'est un métier qui demande beaucoup de solitude
La famille, le pivot d'une vie
L'esprit de famille est la pierre angulaire de Bruno Putzulu. "Je ne suis pas un père donc je suis toujours le fils et le petit frère. C'est comme ça que je me situe dans la vie et c'est comme ça que ça a un sens pour moi", confie le comédien.Il voue un profond attachement à sa mère, admirative. Cette maman, éternelle fan de son fils, a retrouvé les récompenses et les souvenirs du comédien. Enfouis dans des malles pendant des années, ils sont aujourd'hui "exposés" dans le salon de la maison familiale.
De "L'Appât" de Bertrand Tavernier en 1994 à ses deux nominations aux César, en passant par toutes ses prestations sur les planches, la maison est remplie de souvenirs heureux.
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