"Parle-moi d’amour" de Philippe Claudel : rien qu'une scène de ménage
Ils rentrent passablement exaspérés d’un pince fesses organisé par l’entreprise de Monsieur. Il lui reproche sa connivence avec un de ses collègues qu’il déteste. Elle lui renvoie sans ménagement sa servilité face au patron, son carriérisme, ses écarts et ses négligences, elle qui s’est sacrifiée pour s’occuper des enfants.
Noms d’oiseaux, vacheries, insultes, la querelle s’envenime, les mots deviennent couteaux, poison. Parlez-moi d’amour, c’est une heure trente de scènes de ménages, relancées de façon souvent artificielle, scènes de ménages qui au final n’en font qu’une. Et Philippe Claudel voudrait que ces deux-là s’aiment encore !
Alors bien sûr il y a la charmante Caroline Sihol et ses illusions balayées, Philippe Magnan, monstre de mauvaise foi mais qui peine, lui, à nous faire croire à son côté volage. En vieux routiers du théâtre ils sauvent notre soirée. Mais on aurait attendu de l’auteur des "Ames grises", du "Rapport de Brodeck", du réalisateur d’"Il y a longtemps que je t’aime"… un texte à la fois plus incisif et plus tendre, et surtout plus original.
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