#MeToo au théâtre : sit-in devant le Cours Florent pour dénoncer des abus
"Non c'est non, même sur un plateau" : des dizaines de personnes ont manifesté lundi devant les locaux du Cours Florent à Paris pour dénoncer le "silence" de la prestigieuse école privée de théâtre face à des abus présumés de certains de ses professeurs.
"La scène de demain sera saine ou ne sera pas", "Mon violeur est un professeur de renom", "Non c'est non, même sur un plateau", pouvait-on lire sur les pancartes de dizaines de manifestants. Un sit-in a été organisé ce lundi 1er mars devant les locaux du Cours Florent à Paris pour dénoncer le "silence" de la prestigieuse école de théâtre.
Appel en soutien à l'association "Les Callisto"
Dans un communiqué diffusé au même moment sur ses réseaux sociaux, le Cours Florent, par lequel sont passées des stars comme Isabelle Adjani ou Christophe Lambert, a affirmé qu'il n'avait "rien à cacher" et qu'il luttait "au quotidien contre toute forme de harcèlement", déplorant "tout ce qui ne relevait pas d'un dialogue constructif".
L'appel à ce sit-in a été lancé en soutien à "Les Callisto", une association de lutte contre les violences dans les écoles du spectacle vivant née en 2020 et qui en novembre avait publié une tribune sur le blog de Mediapart, sous le titre de "Cours Florent, cours violent ?". Elle y accusait l'institution d'être "complice" d'agressions, de discriminations et d'humiliations systématiques contre des élèves. L'association affirme avoir été poursuivie pour diffamation par l'école.
"On a prévenu plusieurs fois la direction de cas de discriminations, de harcèlement, de viol, d'agressions, la direction a voulu garder ça silencieux, on en a marre", affirme à l'AFP une ancienne élève du cours Florent et membre du collectif Les Callisto qui a souhaité garder l'anonymat.
Visés plus globalement, les conservatoires et les écoles de théâtre
Plusieurs centaines de témoignages anonymes sont relayés depuis des mois sur Instagram par un autre collectif, "Paye ton rôle", pour évoquer les abus notamment dans les conservatoires et les écoles de théâtre, avec des exemples d'agressions, d'exercices de simulation de sexe forcés ou des remarques jugées offensantes.
"On me disait : tu n'es pas assez féminine, il faut que tu travailles ta sexualité, alors que ça n'avait aucun rapport avec le jeu", raconte une autre ex-élève, dit-elle, rappelant la peur de l'élève de dire non face à un professeur tout-puissant. "Les abus dans l'apprentissage du théâtre, c'est un secret de polichinelle", affirme une autre manifestante qui a également requis l'anonymat. "Il y a des professeurs qui utilisent la limite très tenue entre le théâtre et l'intime, ils disent que c'est le diktat de l'art mais le théâtre n'est pas un lieu de souffrance", ajoute-t-elle, réclamant des "règles" pour s'assurer du consentement de l'élève.
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