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"Les Voyageurs du crime" : Conan Doyle, Bernard Shaw et Bram Stoker mènent l’enquête chez Agatha Christie, au Splendid à Paris

Deuxième volet de ce qui sera une trilogie, "Les Voyageurs du crime" roule sur les rails d’une comédie policière mystérieuse et amusante.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Les Voyageurs du crime" pièce de Jean Lefebvre (2022). (STEPHANE AUDRAN)

Après Le Cercle de Whitechapel, où Conan Doyle (père de Sherlock Holmes) le dramaturge Bernard Shaw et Bram Stoker (auteur de Dracula) enquêtaient sur Jack L’Eventreur, Les Voyageurs du crime de Jean Lefebvre marchent sur les pas d’Agatha Christie. Jouée par huit comédiens et comédiennes épatant(e)s dans une mise en scène "cosy", c’est un petit bonheur festif pour les amateurs de mystère et d’humour.

Lanterne magique

En 1908, Conan Doyle, Bernard Shaw et Bram Stoker fuient dans l’Orient Express la Turquie en pleine guerre civile. Ils y rencontrent Mrs Mead, une stricte préceptrice anglaise, miss Cartmoor, la "Sarah Bernhardt de Buffalo", et Mr Souline, un maître des échecs. Quand une jeune passagère hurle que sa mère vient d’être enlevée, les trois limiers se lancent dans une enquête qui déraille.

La première surprise est le splendide décor des Ateliers Marigny, un vaste compartiment-salon victorien rouge d’où l’on voit défiler à la fenêtre un diorama comme à une séance de lanterne magique. Le trio d'auteurs prend place et s’embrouille avec le chef de wagon, jusqu’à l'alerte de l'enlèvement. Bien lancée, l’intrigue est vite installée et l'enquête prend les voies de la déduction, de la finesse psychologique et du romanesque, selon chacun des détectives improvisés.

La ligne claire

Le texte traduit la personnalité des trois auteurs, dans leur approche distincte des événements. Elles s’avèreront complémentaires, mon cher Watson. Loin de la parodie mais pleine d'humour, la pièce est plus proche d’un Black et Mortimer qui flirterait avec l'absurde que d’un Mel Brooks. Le chic de la reconstitution - aux superbes costumes d’Axel Boursier - rappelle la ligne claire de la bande dessinée franco-belge. La mise en scène de Jean-Laurent Silvi est au diapason, pleine d’atmosphère, et les comédiens s’amusent avec un texte entraînant.

Un Conan Doyle arrogant (Ludovic Laroche), un Bernard Shaw so british (Nicolas Saint-Georges) et un Bram Stoker (Jérôme Paquatte) truculent se lancent dans des déductions labyrinthiques, alors que les catastrophes épaississent le mystère. Cela serait sans compter sur un chef de wagon qui réserve des surprises, Etienne Launay, à la belle palette de jeu. Enlevé et léger, drôle et parcouru de frissons, Les Voyageurs du crime emmènent jusqu’au bout d’un spectacle élégant et plein de charme.

"Les Voyageurs du crime", de Julien Lefebvre. 
Mise en scène : Jean-Laurent Silvi. 
Avec Stéphanie Bassibey, Marjorie Dubus, Céline Duhamel, Ludovic Laroche, Etienne Launay, Pierre-Arnaud Juin, Jérôme Paquatte, Nicolas Saint-Georges. 
Jusqu’au 15 janvier, à 21h du mercredi au samedi, matinées le samedi à 16h30 et le dimanche à 15h.
Supplémentaires : mardi 20, lundi 26, mardi 27 décembre à 21h. 
Relâches : dimanche 25 décembre et dimanche 1er janvier. 
Le Splendid, 48 Rue du Faubourg Saint-Martin, 75010 Paris.
Téléphone : 01 42 08 21 93

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