Les marionnettes spectaculaires de "War Horse" s'invitent à la Seine Musicale pour une fresque très originale
Après avoir tourné un peu partout dans le monde, "War Horse" s’installe à Paris pour la première fois. Une fresque spectaculaire avec, au côté des comédiens, des chevaux-marionnettes qui prennent littéralement vie sous nos yeux.
War Horse est d’adaptation scénique du roman de Michael Morpurgo, qui a fait également l’objet d’un très beau film signé Steven Spielberg. Il ne s’agit pas d’une comédie musicale à proprement parler, ni d’un spectacle pour enfants, mais d’une fresque théâtrale haletante qui se déroule pendant la Première guerre mondiale et raconte la passion d’un adolescent d'un petit village du Devon pour son cheval.
Joey est un pur-sang dont le jeune Albert (Scott Miller) va tomber littéralement amoureux, ce jeune paysan va le dompter, le dresser et même tenter de lui apprendre à labourer ! Lorsque la guerre éclate le père d’Albert, un ivrogne à l’affut de tout ce qui rapporte, vend Joy à un officier. Inconsolable, Albert s’engage en dissimulant son âge, dans l’idée de le retrouver en France.
D'extraordinaires créatures
Sur scène, les extraordinaires créatures de toile et d’osier renâclent, se cabrent, leurs naseaux fument, leurs musclent frémissent. Trois hommes leur donnent vie.
L’histoire de War Horse est poignante et crédible. En 1914 les officiers de cavalerie et leurs montures sont en première ligne, sous un tonnerre de feu, et c’est au travers du regard de ces animaux que nous vivons la bataille, les explosions, les chenilles de tanks gros comme des maisons, les barbelées invisibles qui déchirent les sabots. Des chevaux, qui eux, n’ont pas de frontières, passant au gré de leur fougue ou de leur peur d’un combattant à l’autre.
Des scènes de combats à couper le souffle
Pour accompagner le récit, du petit village du Devon au front de la Somme et jusqu’en Flandre, de délicats dessins de la décoratrice Rae Smith sont projetés au- dessus de la scène sur un lambeau de papier en forme d’écran : la place du village, le transport de troupes, l’enfer des bombes qui finit par tourner à l’abstraction quand on est plongé au cœur de la bataille, rappelant certains dessins de peintres soldats.
Les scènes de combats sont à couper le souffle, d’une invention visuelle incroyable, hommes et bêtes pris dans le chaos. Au point qu’on finit par s’attacher davantage à ce cheval de papier qu’a celui pourtant bien réel du film de Spielberg.
Un regret, quelques longueurs et un accompagnement musical un peu sommaire du chanteur Ben Murray. On recommandera vivement ce spectacle très original à ceux qui aiment les découvertes théâtrales doublées d’un travail scénique étonnant (de Marianne Elliott et Tom Morris)). Spectacle qui nécessite aussi de lire les sous-titres, à moins de parler parfaitement l’anglais. War Horse nous a conquis, malgré quelques petites réserves, par sa force et son étrange beauté.
War Horse
La Seine Musicale
Du 29 novembre au 29 décembre à 20h
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