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"Lendemains de fête", réflexion poétique sur le tabou de la vieillesse

Comment parler de la vieillesse et de la mémoire qui s’efface ? Julie Berès évoque ce sujet sensible dans « Lendemains de fête », une pièce qui met en scène un ancien musicien mélomane, ses souvenirs, ses rêves et ses désirs. Ce spectacle qui mêle arts visuels, sonores et danses est à découvrir jusqu’au 1er février à la MC2 à Grenoble puis en tournée dans toute la France.
Article rédigé par Chrystel Chabert
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un voyage dans l'espace mental d'un homme au crépuscule de sa vie
 (France 3 Culturebox)

Julie Berès est née en 1972 en Afrique. Un pays qu’elle n’a quitté qu’à l’âge de 18 ans pour venir en France étudier la philosophie. Une rencontre avec Ariane Mouchkine lui a fait prendre un autre chemin. En 1997, elle intègre le Conservatoire de Paris pour devenir comédienne avant de créer sa compagnie « Les Cambrioleurs » en 2001. 

Un travail d'équipe
Dès le début, elle imprime sa marque à savoir mêler les disciplines artistiques en faisant appel à de multiples collaborateurs 
: musicien, scénographe, plasticien, acrobate, éclairagiste, créateur sonore. Julie Berès ne travaille jamais sur un texte préexistant mais se concentre sur une thématique. Une fois choisie, elle effectue un travail de collectage oral, écrit et visuel de matériaux.

Julie Berès  rassemble ensuite son équipe pour effectuer, à partir de ces matériaux, une recherche collective sur la façon d’aborder le sujet. A partir de là, tous les moyens artistiques sont utilisés pour étayer la réflexion avec une large place accordée au visuel.

Une scénographie très étudiée qui illustre les pensées, souvenirs et fantasmes du personnage principal
 (France 3 Culturebox)


Recueillir la parole pour la transmettre 
Les recherches  préparatoires de Julie Berès vont assez loin. En 2006, pour son spectacle «  On n’est pas seul dans sa peau », Julie Berès avait passé un mois et demi dans une maison de retraite de Villejuif avec la scénariste et le vidéaste pour travailler sur la pathologie d’Alzheimer et recueillir la parole des personnes âgées, trop dévalorisées à son sens en France.

Un travail dont elle s’est servie pour  « Lendemains de fête » et qui rend leur dignité aux « anciens ». Une volonté héritée de son enfance africaine : «  J’ai passé mon enfance et mon adolescence dans des pays où l’expérience est valorisée, où les chefs du village sont les personnes âgées » explique Julie Berès. « Quand je suis arrivée en France  j’ai été assez troublée par ce regard dévalorisant que l’on porte sur les personnes âgées, et à quel point la vieillesse et la mort sont taboues ici.

On nous apprend presque à avoir peur de la vieillesse, qu’il faut l’éviter ». D’où cette façon très personnelle d’évoquer vieillesse avec poésie, sans avoir peur d’évoquer l’éternelle sensualité et le besoin d’amour qui, derrière les rides et le déclin des corps, habitent les hommes et les femmes.


"Lendemains de fête" de Julie Berès -  du 22 janvier au 1er février à la MC2 - Grenoble - Durée : 1h20 - Tarifs : de 6 à 24 euros

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