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Le théâtre parisien 13e Art renaît après quatre années de tumulte : "C'est un pari un peu fou mais c'est un pari collectif"

Le théâtre 13e Art avait été lancé par le producteur Gilbert Rozon, accusé à plusieurs reprises de violences sexuelles depuis 2017. Il a été racheté et s'apprête à prendre un nouveau départ.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le spectacle Pixel du chorégraphe Mourad Merzouki. (AGATHE POUPENEY   / DIVERGENCE)

Sur la scène du théâtre 13e Art, une dizaine de danseurs répètent Pixel, le spectacle du chorégraphe Mourad Merzouki qui fait la réouverture de la salle de la Place d’Italie. Ce théâtre parisien revient de loin. Il rouvre ses portes vendredi 26 novembre après quatre années de turbulences. Lancé par le producteur québécois Gilbert Rozon, juste avant que ce dernier soit accusé à l’automne 2017 d’agressions et de harcèlement sexuel, l'établissement a été racheté et tente maintenant de surmonter la crise sanitaire.

Cette réouverture est "un pari un peu fou mais c'est un pari collectif", explique le directeur du théâtre 13e Art, Olivier Peyronnaud. "La décision a été prise il y a quelques mois. On s'est dit 'tentons', il y avait quand même une baisse de l'épidémie, ça allait beaucoup mieux en France donc on s'est dit 'on se lance'. On ne s'attendait pas forcément à ce qui allait se passer depuis mais je crois qu'il faut ré-ouvrir des lieux", poursuit-il.

"Les gens ont besoin de se retrouver, ils ont peur mais ils ont besoin de culture."

Olivier Peyronnaud, le directeur du théâtre 13e Art

à franceinfo


Derrière le nouveau 13e Art, il y a aussi plusieurs sociétés de production qui ont décidé de ne pas baisser les bras malgré la situation sanitaire. Mais remplir une salle de 900 places en cet automne 2021 n’est pas facile. Il faut aller chercher le public, alors pour l’ouverture, le directeur a misé sur une valeur sûre : Pixel, gros succès créé en 2014 qui mêle hip hop, cirque et vidéo. "Évidemment que nous avons un travail à faire. Je pense qu'il va être complexe, je pense qu'il va être dur mais on a déjà vendu plus de 9 000 places, presque 10 000, pour les 25 représentations, se félicite Olivier Peyronnaud. C'est à dire qu'on a déjà vendu la moitié des places, que le spectacle n'a pas encore commencé et que c'est juste extrêmement étonnant et magnifique d'avoir vendu autant de places avant une première aujourd'hui en pleine pandémie. Ça nous touche beaucoup parce qu'on se dit qu'il y a encore des raisons d'espérer et tant qu'il y a des raisons d'espérer, il faut continuer."

Photo extraite du spectacle Pixel du chorégraphe Mourad Merzouki. (AGATHE POUPENEY   / DIVERGENCE)

La réouverture du 13e Art, c’est aussi un signe d’espoir pour les artistes et une chance pour les danseurs car la scène avec ses 20 mètres d’ouverture et ses 12 mètres de profondeur est la plus grande des théâtres privés parisiens. Marjorie Hannoteaux est l’assistante du chorégraphe Mourad Merzouki. "C'est une salle de plus qui peut accueillir des spectacles d'envergure et ça nous permet de pouvoir rejouer Pixel et de donner à voir encore à un plus grand nombre, alors qu'on sort d'une période difficile où on était avec des jauges réduites ou des fermetures totales. C'est un vrai bonheur", dit-elle. Le spectacle Pixel sera présenté jusqu’au 31 décembre.

Le théâtre parisien le 13e Art renaît après quatre années de tumulte : Reportage d'Anne Chépeau

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