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Le retour de "Casimir et Caroline" : techno, bière et crise économique

Avec "Casimir et Caroline", le théâtre du Gymnase de Marseille plonge dans les années noires de l'Allemagne, jusqu'au 13 mai. En pleine montée du nazisme deux jeunes amoureux se trouvent au coeur de la tourmente historique et économique. La mise en scène le Léa Chanceaulme pose un regard contemporain sur la pièce d'Ödön Von Horváth et fait écho aux idéologies extrêmes d'hier et d'aujourd'hui.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
"Casimir et Caroline"par la compagnie Que Mas de Léa Chanceaulme au théâtre du Gymnase
 (Raphael Arnaud )

Léa Chanceaulme, la réalisatrice, s'empare du texte d'Ödön Von Horváth "Casimir et Caroline" et le met en scène avec de jeunes comédiens au théâtre du Gymnase de Marseille. Texte vif et raccourci, musique techno,  la jeune compagnie "Que Mas" a voulu recréer cette pièce pour en faire apparaître tout l'aspect contemporain. "Ce qui est frappant, c'est qu'on a l'impression que nous pourrions avoir les mêmes sujets de discorde aujourd'hui. Les problèmes de société de l'époque et le contexte de crise économique sont toujours d'actualité", résume Léa Chanceaulme.

Reportage : C. Lacroix / M. Partage / E. Guez


La crise économique, l'amour et la peur noyés sous des litres de bière  

1932, fête de la bière à Munich, Casimir et Caroline comme leurs amis rêvent d'un avenir meilleur. Casimir n'a pas l'esprit à la fête : il vient de perdre son emploi de chauffeur et craint que sa fiancée, si elle le découvre, ne le quitte pour un meilleur parti. Mais Caroline n'en a cure et pense que leur amour est plus fort que l'argent, elle le pense.

La question principale soulevée par le texte demeure dans le statut social avec cette question lancinante : "Est ce que je continuer d'être aimé si je n'ai pas de travail", résume Dominique Bluzet, le directeur du Théâtre du Gymnase Marseille.
"Casimir et Caroline"
 (Raphael Arnaud )


Une société décadente sous la menace des extrêmes

Plus de 70 ans après, "Casimir et Caroline" sonne comme un écho encore douloureux à des événements tragiques. Mais pour la metteur en scène, il ne faut pas baisser la garde, sa pièce résonne fortement dans l'actualité : "Aujourd'hui on assiste à une montée des extrêmes et on se dit toujours que ce n'est pas grave, mais moi je trouve qu'on est dans une situation similaire".
"Casimir et Caroline"
 (France 3 / Culturebox)


Une certaine forme de critique de la société qui fit scandale

Ecrite en 1932 à l'aube de l'avènement du nazisme en Allemagne, la pièce qui évoque la crise de 1929 est surtout une critique de la société qui invite les spectateurs à réfléchir. "On voit par exemple que ceux qui regardent les bêtes de foire sont encore plus effrayants", souligne Léa Chanceaulme.
 
Le spectacle durant lequel l'alcool coule à flots avait pourtant fait scandale à l'époque. "On me reproche d'être grossier, trop répugnant, trop inquiétant (...) et on oublie que ma seule ambition est de peindre le monde tel que, hélas, il est", avait répondu son auteur, Ödön Von Horváth. 
"Casimir et Caroline"
 (Raphael Arnaud )

Une première représentation s'est déroulée dans un lieu alternatif, Le Garage, à Paris, rempli notamment grâce aux réseaux sociaux. Le succès venant, la troupe a cherché à "transformer l'essai dans un vrai théâtre".
Celui du Gymnase, à Marseille, a accepté une coproduction et ouvert ses portes à la jeune compagnie de Léa Chanceaulme (Caroline), Arthur Leparc (Casimir), Hugo Brunswick, Maya Peillon, Anna Bouguereau.
Le scénographe Etienne Beydon a dû repenser la pièce afin de la jouer sur une scène de théâtre.  

"Casimir et Caroline" au théâtre du Gymnase
Du 11 au 13 mai 2015 puis en tournée en France

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