"Le Prince de Hombourg", libre et subversif, en replay sur Culturebox
Dans cette œuvre onirique de 1811, en pleine bataille napoléonienne, l’Allemand Heinrich Kleist dépeint un jeune chef militaire fougueux et rêveur qui lui ressemble, avec en toile de fond un épisode célèbre de l’histoire allemande qui opposa le Brandebourgeois aux Suédois en 1675. Le Prince de Hombourg désobéit aux ordres de son oncle, le Grand Electeur, mais remporte le combat. Malgré cette victoire, il est condamné à mort pour indiscipline.
Ce parcours initiatique du Prince de Hombourg, écrit par Kleist quelques jours avant de se suicider, pose des questions qui résonnent avec une acuité saisissante : la passion ou le devoir ? La responsabilité ou l’obéissance ? La force du désir ou la discipline militaire ?
Xavier Gallais reprend le rôle titre marqué par l’ombre de Gérard Philipe. Lunaire et profond, il donne chair à ce personnage énigmatique, à cet être libre, poétique et subversif qui se laisse guider par le désir. Hombourg alias Gallais s’échappe par le rêve, s’isolant du monde par une succession d’actes manqués.
Images Benjamin Hoffmann
Mais comme d’habitude le metteur en scène fait une utilisation remarquable de la vidéo. Hombourg partant à l’assaut, juché sur un magnifique cheval blanc projeté sur le mur de la cour, est une image magnifique. Comme ces visages de gnomes inquiétants dont les yeux et les bouches sont les fenêtres éclairées du Palais des Papes. Pour marquer sa prise de pouvoir avignonesque, Olivier Py a choisi une pièce ésotérique, parsemée d’énigmes, sur la force du désir et du rêve, des thèmes qui lui sont chers. La pièce doit se jouer jusqu’au 13 juillet. Tous les soirs sur scène, les militaires en guise de médaille, arboreront le petit carré rouge, emblème de la protestation des intermittents à Avignon.
Le Prince de Hombourg dans la Cour d’Honneur du Palais des Papes
Mise en scène deGeorgio Barberio Corsetti
4 (annulé),5,6,8,9,10,11,12,13 juillet à 22H
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