Le gentleman Georges Descrières, l'interprète d'Arsène Lupin, est mort
Qui pourrait oublier son interprétation d'Arsène Lupin et la chanson "Gentleman cambrioleur" composée pour le générique. C'est lors de la diffusion de la série télévisée Arsène Lupin, entre 1971 et 1974, que les téléspectateurs de la deuxième chaîne découvrent un comédien déjà connu au théâtre, Georges Descrières.
"A l'époque où le feuilleton passait à la télévision, je recevais des lettres d'hommes et de femmes me demandant d'intervenir pour que leur pension leur soit payée. Comme si j'étais réellement le justicier Lupin", racontait-il dans France Soir en 1985 en confiant que plus d'une vingtaine de comédiens avaient été sur les rangs pour incarner son personnage, dont Jean-Paul Belmondo, Jean Rochefort et Jean Piat.
Le petit écran fut une partie seulement de sa carrière mais la plus visible. Les abonnés de la Comédie-Française le connaissaient dans les années 70. Il a triomphé dans Don Juan, Les fausses confidences de Marivaux, Becket ou l'honneur de Dieu de Jean Anouilh ou la Jalousie de Sacha Guitry. Il fut le plus jeune doyen de la Comédie Française.
Il entra à la Comédie Française en 1955 comme pensionnaire avant d'en devenir sociétaire 3 ans plus tard, pour n'en partir que le 31 décembre 1985.
Il prit le nom de jeune fille de sa maman lorsqu'il devint acteur après une formation au conservatoire de Bordeaux, puis au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris, où il eut pour camarades Jean-Pierre Marielle, Jean Rochefort, Jean-Paul Belmondo, Bruno Cremer, Annie Girardot et Françoise Fabian. Il épousera la comédienne Geneviève Brunet.
Reportage : V. Gaget; M. Semerjian
Sa carrière au cinéma fut prometteuse mais décevante. Il débute avec Claude Autant-Lara dans Le Rouge et le Noir (1954), apparaît dans plusieurs films d'époque, Le fils de Carole Chérie (1955) ou Les trois mousquetaires (1961) de Bernard Borderie. Il aura pour partenaires à l'écran Anna Karina dans Ce soir ou jamais de Michel Deville (1961) ou Audrey Hepburn dans Voyage à deux (1967) de Stanley Donen.
Il s'était retiré dans le Midi en 1989. Dans les années 90, il créa et dirigea le conservatoire de théâtre de Grasse dans les Alpes-Maritimes.
Sa fille, Sylvia Bergé, sociétaire de la Comédie Française, parle de son père à Jean-Noël Mirmande.
Interview : J-N. Mirmande, Y. Dewulf
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