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Le festival Sens Interdits fait circuler les idées et les hommes

La quatrième édition du festival Sens Interdits de Lyon met pendant une semaine le théâtre d'idées et d'urgence en action. Jusqu'au 28 octobre 2015, les thématiques de mémoires, d'identité et de résistances se bousculent dans les salles obscures. Le groupe belge Nimis s'empare de manière frontale des politiques migratoires européennes. Sur scène, comédiens et demandeurs d'asile jouent leur vécu.
Article rédigé par Odile Morain
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Nimis Groupe, le collectif belge présente sa dernière création "Ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu" au Festival Sens Interdits de Lyon
 (France 3 / Culturebox)

Migration, exil et exclusion, depuis trois ans, le Nimis Groupe ausculte les politiques migratoires européennes. Dernière création en date, "Ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu" dissèque avec humour et gravité des scènes absurdes de vérité que vivent les réfugiés au quotidien.

Pour incarner ces hommes et ces femmes, les metteurs en scène ont fait appel à des demandeurs d'asile pour jouer leur propre histoire. Invitée dans le cadre du festival Sens Interdits de Lyon, la petite troupe a transformé la scène du théâtre de la Croix-Rousse en territoire européen : coloré, changeant et vivant.

Reportage : Sylvie Adam, Laure Crozat, Viincent Frumillon et Claire Thomas


"Tout homme a droit à la vie"

Sur le plateau, Noirs ou Blancs s'échinent à trouver un moyen de sortir la tête de l'eau. Accompagné de six demandeurs d’asile qui jouent leur propre rôle, les metteurs en scène du groupe Nimis montrent des horreurs banalisées par des écrans de télé ou des réseaux sociaux.

Les mots, le théâtre, le jeu et la mise en scène possèdent une puissance plus forte et directe pour toucher le public. "Ca permet de réfléchir et de prendre un peu de recul sur ce qu'on voit dans l'immédiateté de l'actualité" explique un spectateur
 

  (France 3 / Culturebox)

Le théâtre pour dire ce qui ne tourne pas rond

Depuis quatre ans, à l'initiative du théâtre des Célestins, la ville de Lyon prend pendant une semaine un petit air qui fleure une douce odeur révolutionnaire.

"Sens Interdits" ne s'interdit rien, surtout pas le droit d'inviter des artistes atypiques à démarche singulière et poil à gratter. Le festival est surtout l'occasion d'aborder des sujets de société douloureux qui mettent certaines populations à l'écart.
"Le théâtre est encore une arme pour ceux qui ont envie de donner la parole à quelqu'un et simplement restituer une mémoire qui a été étouffée et baffouée" souligne Patrick Penot, le directeur artistique du festival.


Reportage : Sylvie Adam, Laure Crozat, Viincent Frumillon et Claire Thomas

Dialogues et échanges d'idées

Sur scène, on parle du passé et du présent, d'urgence et de nécessité sans propagande et sans prosélytisme. "Je pense que le langage théâtral peut sensibiliser d'une manière bien plus incisive que n'importe quel discours" explique une femme présente dans la salle. 

Les temps forts du festival sont aussi ces moments de dialogues rencontres et débats avec les artistes invités après chaque spectacle. Cette quatrième édition fait le point sur le génocide rwandais, la pédophilie dans le clergé, la dictature de Pinochet mais aussi la course au bonheur. 

"Sens Interdits" du 20 au 28 octobre 2015 dans les théâtres de Lyon et de la métropole
 
"Ceux que j'ai rencontrés ne m'ont peut-être pas vu" du Nimis Groupe sera joué au Théâtre National de Bruxelles du 19 au 31 janvier 2016

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