La marionnette en majesté pendant dix jours à Charleville-Mézières : "C'est assez instinctif, c'est une ouverture facile, comme un instrument"
En 60 ans, le festival de marionnettes de Charleville-Mézières est devenu un rendez-vous incontournable. Plus de 150 000 visiteurs sont attendus pour l'édition 2021. La ville accueille également la seule école de France des arts de la marionnette.
Dans la salle de cours, des marionnettes en bois, des masques, des figurines en tissu, en papier pour le théâtre d'ombre, sont alignés le long du mur. Les seize nouveaux élèves de l'Ecole supérieure nationale des arts de la marionnette à Charleville-Mézières (Ardennes), découvrent les bases du métier lors d'exercices d'improvisation et d'expression corporelle, sous la direction de la comédienne Gatienne Engélibert. "Ce n'est pas naturel de parler avec ses genoux, de parler avec son nez, de mettre en avant son bassin, de ne tenir que sur un pied, ça s'apprend." Alors, la professeure aide ses élèves à "découvrir tout ce qui motive son corps à bouger pour en faire un élément qui peut être au service ensuite de la marionnette".
Les élèves ont déjà tous un solide bagage artistique, dans le cirque, la danse ou le théâtre, comme Marina. Cette Picarde de 24 ans rêve de découvrir l'univers de la marionnette. "C'est l'enfance. Il y a vraiment un côté ludique et j'ai l'impression que c'est moi, petite, qui vient et qui joue. Et peu importe ce que j'ai envie de créer, que ce soit un puits sans fond, un dragon, j'arrive à le faire. C'est assez instinctif. C'est une ouverture facile, la marionnette. C'est ça qui est génial." Sa camarade Camille, vient elle, de Fontainebleau. Elle est satisfaite également du programme de la formation.
"On est amenés à faire de la sculpture, de la couture, du bricolage et ensuite, on passe aussi sur scène dans la manipulation. On touche vraiment à beaucoup de domaines, sur scène et autour de la scène"
Camille, étudiante de l'institut international de la marionnettefranceinfo
La formation gratuite s'étend sur trois années, mais l'apprentissage dure toute la vie, insiste le directeur Philippe Sidre. "Les marionnettistes doivent faire leurs gammes quotidiennement ou quasiment. C'est comme un instrument, c'est comme un multi-instrumentiste : pour garder le geste en eux et pouvoir transmettre ses émotions à l'objet marionnette, c'est quelque chose qui se travaille quotidiennement et qui se travaille toute la vie".
À la sortie de l'école, les élèves trouvent quasiment tous un travail. Ces dernières années, l'opéra et le cinéma d'animation ont offert de nouveaux débouchés aux marionnettistes de Charleville-Mézières. Charleville-Mézières accueille le festival mondial de marionnettes du vendredi 17 au 26 septembre.Cette année,104 spectacles présentés par des compagnies venues de seize pays sont au programme. 150 000 visiteurs sont attendus.
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