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"La Leçon de danse" : une comédie sentimentale qui a du corps
Auréolé de plusieurs prix pour ses pièces aux Etats-Unis, l'Américain Mark St. Germain voit sa "Leçon de danse" ("Dance Lesson") adaptée en français avec Eric Metayer et Andréa Bescond au Théâtre de l’Œuvre à Paris. L’histoire de deux voisins que tout sépare, qui vont se découvrir, non sans mal, avec humour et dans le rapport qu’ils entretiennent avec leur corps. Original, drôle et touchant.
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Trio gagnant
C’est Gérard Sylbeyras qui a adapté le texte de Mark St. Germain. Un gage de qualité puisqu’il est l’auteur, avec Jean Dell, d’"Un petit jeu sans conséquence", lauréat de cinq Molière en 2003 et adapté au cinéma par Bernard Rapp avec Sandrine Kiberlain et Yvan Attal. Très actif, Gérard Sylbeyras a eu l’occasion d’être maintes fois remarqué dans ses propres créations en solo, ou adaptations, comme récemment pour l’excellente pièce de Mike Leigh, "Abigail’s Party" donnée au Théâtre de Poche Montparnasse au début de l’année.L'auteur-adaptateur retrouve dans "La Leçon de danse" Eric Metayer avec lequel il a collaboré à plusieurs reprises. Ils s’adjoignent Andréa Bescond, danseuse de formation, ce qui justifie pleinement sa présence comme professeure de danse dans la pièce. La comédienne a déja collaboré avec Eric Metayer, qui l'a mise en scène dans "Chatouilles", dont elle est l’auteure, et pour laquelle elle a reçu le Molière 2016 dans la catégorie "Seule en scène". "La Leçon de danse" est donc le fruit d'un trio qui se connaît bien, nourri de complicité et qui apporte une cohérence palpable sur scène.
Les corps en avant
Ces trois talents étaient "condamnés" à réussir cette "Leçon de danse", où se mêlent romantisme et humour. La pièce raconte la rencontre très contemporaine d’une professeure de danse handicapée par une blessure au genou, et son voisin, autiste réfractaire à ce qu’on le touche. Il la contacte pour apprendre quelques pas afin de ne pas faire tapisserie lors d’une soirée. Mais est-ce là son véritable but ?La réussite de la pièce repose sur la traduction des sentiments par le jeu sur les corps. C’est ce que valorisent Eric Metayer et Andréa Bescond, dans leur interprétation et la mise en scène qu'ils signent conjointement. Elle, danseuse professionnelle empêchée de danser, lui, néophyte introverti plein de désir, vont trouver un curieux terrain d’entente d’abord parsemé d’embûches, progressivement surmontées.
Le jeu très physique en accord avec le sujet, l’occupation de l'espace par les deux acteurs, l’humour et le rythme du texte, donnent une belle énergie au spectacle. Mais cette mise en scène vise, finalement, à valoriser une tendresse qui cherche à s’exprimer, à prendre chair... Pour incarner un sentiment d’humanité profonde.
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