Cet article date de plus d'un an.

"L’Heure des assassins" : la compagnie du Renard argenté présente une nouvelle comédie policière victorienne concoctée dans les règles de l’art

Troisième volet des enquêtes menées par Conan Doyle, Bram Stoker et Georges-Bernard Shaw signée Julien Lefebvre : une comédie policière trépidante.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Jérôme Paquette, Ludovic Laroche, Nicolas Saint-Georges, Stéphanie Bassibey, Ninon Lavalou dans "L'Heure des assassins" de Julien Lefebvre  (2023). (STEPHANE AUDRAN)

On ne change pas une équipe qui gagne. La compagnie du Renard argenté conclut avec L’Heure des assassins sa trilogie policière, entamée avec Le Cercle de Whithechapel, suivie des Voyageurs du crime. Les romanciers Conan Doyle (Sherlock Holmes), Bram Stoker (Dracula) et le dramaturge Georges-Bernard Shaw reforment leur trio d’enquêteurs, ici confrontés à un crime dont l'un d'eux pourrait bien être l'auteur… L'affaire se corse jusqu'au 21 janvier 2024, au Lucernaire, à Paris.

Angleterre fin de siècle


Fraîchement nommé directeur du Lyceum Theatre de Londres, Bram Stoker (Jérôme Paquette), invite ses amis Conan Doyle (Ludovic Laroche) et Georges-Bernard Shaw (Nicolas Saint-Georges) à boire une coupe de champagne le 31 décembre, et fêter le retour du Kenya de Philip Somerset qui s'est lancé dans le pétrole. Paniquée, sa sœur Kaherin – Miss Belegrave (Stéphanie Bassibey) – le découvre assassiné sur la terrasse. L’alerte est donnée, mais quelqu’un a fermé à clé le bureau : l’assassin ne peut être que dans cette pièce.

Les pourfendeurs du crime auraient-ils parmi eux un assassin ? C’est la bonne idée qu’a trouvée Julien Lefebvre pour conclure sa trilogie criminelle victorienne. Elie Rapp et Ludovic Laroche succèdent à Jean-Laurent Silvi à la mise en scène, avec le décor chaleureux d’une Angleterre fin de siècle, en compagnie de gentlemen en frac, Doyle ayant opté pour le kilt, entourés de deux dames élégamment toilettées (Stéphanie Bassibey et Ninon Lavalou). La scène flatte l'œil d’une ambiance cosy qu’illumine un panorama nocturne sur Big Ben.

Exquis et drôle

La troupe est dans le plaisir de jouer, et nous de les suivre, en compagnie de ce trio du mystère, de l’occulte et du drame, dans une pièce qui renouvelle la réussite des deux précédentes. Julien Lefebvre conclut en beauté son cycle de Whitechapel avec L’heure des assassins qui emprunte à la fiction policière pour en faire un spectacle exquis et drôle. Au-delà de son intrigue de "whodunit" ("qui l'a fait ?"), la pièce nous transporte dans l’ère victorienne avec charme. Nous sommes dans le meilleur des mondes, mais le crime, le stupre et la misère le gangrènent. C’est tout le sujet de la littérature de l’Angleterre fin de siècle, et qu’incarnent Conan Doyle, Bram Stoker et Bernard Shaw, les protagonistes de L’heure des assassins.

Jérôme Paquette, Ludovic Laroche et Nicolas Saint-Georges, accompagnés de Stéphanie Bassibey et Ninon Lavalou, mènent bon train cette enquête à chausse-trappes, fausses pistes et rebondissements. Mais si elle tient si bien ses promesses c’est aussi grâce à l’accord parfait entre une écriture fidèle aux canons du genre, d’excellents comédiens fidèles à l’idée que l’on se fait de Doyle, Stoker et Shaw, et d’une mise en scène au diapason de l’intrigue. Tous les atouts sont réunis pour être ponctuel à L’Heure des assassins.

L’Heure des assassins
De Julien Lefebvre
Mise en scène : Elie Rapp et Ludovic Laroche
Avec : Jérôme Paquette, Ludovic Laroche, Nicolas Saint-Georges, Stéphanie Bassibey, Ninon Lavalou
Du mardi au samedi à 21h, dimanche à 18h
Lucernaire
53 Rue Notre Dame des Champs, 75006 Paris
Tél : 01 45 44 57 34

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.