Cet article date de plus d'onze ans.
L'Académie de Théâtre de Limoges fait entendre la voix d'Anna Politkovskaïa
Assassinée en octobre 2006, la journaliste Anna Politkovskaïa est au cœur d’une pièce de théâtre écrite par Stefano Massini . «Femme non rééducable – Mémorandum théâtral sur Anna Politkovskaïa » a été présentée les 10 et 11 avril au Théâtre de l’Union à Limoges. Ecrite à partir des textes de la journaliste, elle est mis en scène par Anton Kouznetsov.
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Reportage : Isabelle Rio, Karl Constable
C’est Stefano Massini, un auteur italien, qui s’est emparé des textes d’Anna Politkovskaïa pour retracer à partir de notes, d’interviews, de correspondances, le parcours de la journaliste d’opposition russe, ses enquêtes en Tchétchénie, ses actions lors de la prise d’otages du théâtre de la Dubrovka et de l’école de Beslan, les menaces et les doutes qui l’ont assaillie. L’auteur en a tiré un texte sans fioritures, glaçant qui depuis sa création a été repris par de nombreux metteurs en scène.
Quant au titre, il est issu d’une circulaire écrite en 2005 par Valfislav Surkov, le collaborateur de Poutine, dans laquelle il explique que les ennemis de l’état se divisent en deux catégories ; les ennemis avec lesquels on peut raisonner et ceux avec qui on ne peut pas, ces derniers sont "non rééducables". Un an plus tard, le 7 octobre 2006, Anna Politkovskaïa était assassinée devant son ascenseur. L’enquête est toujours verrouillée. Mais comme le note Anton Kouznetsov, « Aujourd'hui, si on demande à n'importe quel Russe dans la rue pourquoi la journaliste Anna Politkovskaïa a été assassinée, il répondra : parce qu’elle a dit la vérité. Chacun sait fort bien que, dans ce pays, en disant la vérité, on risque sa vie!». Pour cet acteur et metteur en scène né à Saratov en Russie, monter cette pièce avait certainement plus de sens que pour d’autres. Devenu directeur du théâtre National Drama Académique de Saratov en 1998, il y créa une école, et en fit un lieu vivant où les metteurs en scène, français notamment, étaient régulièrement invités. Mais en 2005, il fut tout simplement viré et on lui conseilla même de quitter la ville pour ne pas avoir d’ennuis. De guerre lasse, il s’est installé en France en 2006. Depuis mars 2009, il est responsable pédagogique de L’Académie-École Professionnelle Supérieure de Théâtre du Limousin. C’est avec huit jeunes acteurs et actrices de cette Académie qu’il a mis en scène une version dépouillée de la pièce de Stefano Massini.
Quant au titre, il est issu d’une circulaire écrite en 2005 par Valfislav Surkov, le collaborateur de Poutine, dans laquelle il explique que les ennemis de l’état se divisent en deux catégories ; les ennemis avec lesquels on peut raisonner et ceux avec qui on ne peut pas, ces derniers sont "non rééducables". Un an plus tard, le 7 octobre 2006, Anna Politkovskaïa était assassinée devant son ascenseur. L’enquête est toujours verrouillée. Mais comme le note Anton Kouznetsov, « Aujourd'hui, si on demande à n'importe quel Russe dans la rue pourquoi la journaliste Anna Politkovskaïa a été assassinée, il répondra : parce qu’elle a dit la vérité. Chacun sait fort bien que, dans ce pays, en disant la vérité, on risque sa vie!». Pour cet acteur et metteur en scène né à Saratov en Russie, monter cette pièce avait certainement plus de sens que pour d’autres. Devenu directeur du théâtre National Drama Académique de Saratov en 1998, il y créa une école, et en fit un lieu vivant où les metteurs en scène, français notamment, étaient régulièrement invités. Mais en 2005, il fut tout simplement viré et on lui conseilla même de quitter la ville pour ne pas avoir d’ennuis. De guerre lasse, il s’est installé en France en 2006. Depuis mars 2009, il est responsable pédagogique de L’Académie-École Professionnelle Supérieure de Théâtre du Limousin. C’est avec huit jeunes acteurs et actrices de cette Académie qu’il a mis en scène une version dépouillée de la pièce de Stefano Massini.
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