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Isabelle Huppert : "Dans Phèdre(s) l'obscénité du tragique est rendue supportable par le comique"

Après le théâtre de l'Odéon à Paris et avant Londres, Luxembourg, Athènes, Isabelle Huppert joue Phèdre(s) à Clermont-Ferrand ce week-end. Invitée du 19 /20 de France 3 Auvergne, la comédienne explique ce qui l'a séduite dans la mise en scène de Krzysztof Warlikowski.
Article rédigé par Jean-Michel Ogier
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Isabelle Huppert sur le plateau du 19/20 de France3 Auvergne
 (France 3 / Culturebox)

Ce n'est pas la première fois que les clermontois ont la chance de voir Isabelle Huppert sur scène. La comédienne était venue "il y a très longtemps", jouer "Mesure pour mesure" de Shakespeare. Elle sait combien le public clermontois est fervent connaisseur de théâtre.



Krzysztof Warlikowski a choisi de réfléchir au mythe universel de Phèdre en s'appuyant principalement sur des textes anciens ou modernes. Ainsi il utilise l’"Hippolyte porte-couronne" d’Euripide, présenté aux concours de tragédie à Athènes en 428 av. J.-C, mais dans l’adaptation qu’en a faite récemment Wajdi Mouawad, plaçant l'héroïne dans un contexte géo-politique.

Il y ajoute "L’Amour de Phèdre", de l’Anglaise Sarah Kane (1996), qui en fait une Phèdre bourgeoise. Il convoque aussi son auteur fétiche, le prix Nobel de littérature J.M. Coetzee, dont il utilise une nouvelle fois le roman "Elizabeth Costello" (2003) avec une Phèdre plus intellectuelle qui réfléchit sur le désir. La "Phèdre" de Sénèque est juste évoquée...

"L'obscénité du tragique est rendu supportable par le comique"
La vision de Phèdre par Sarah Kane est la plus crue, la plus violente de la pièce. Isabelle Huppert connaît bien l'auteure qu'elle a déjà jouée dans "4.48 Psychose". "C'est une langue très violente, simple aussi mais c'est une langue qui frappe très, très fort, mais qui est aussi parfois très drôle".

"Avec Warlikowski on est libres pendant 3 heures"

La "Phèdre(s)" de Krzysztof Warlikowski dure 3 heures. Une durée qui n'affecte pas Isabelle Huppert : "On en sort tous très heureux. Warlikowski fait du théâtre mais il va au-delà du théâtre. C'est une forme qu'il faut dépasser, des conventions dont il faut s'abstraire et Warlikowski permet cette liberté. On a le sentiment d'avoir été très libres pendant 3 heures. C'est ce que j'éprouve soir après soir. C'est ce qu'on peut demander de plus beau au théâtre et ce que l'on communique au spectateur."


Isabelle Huppert est sur tous les fronts. Elle est à l'affiche de "Elle" le thriller de Paul Verhoeven présenté à Cannes et sorti en salles le 25 mai

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