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Fouad dans "Goodbye Wallstreet", le trader devenu comédien : le good deal

Fouad Reeves oublie le One Man Show où il enchaînait vannes et sketches pour passer au "seul en scène", où la dramaturgie prend toute sa place. Il interprète 14 personnages pour raconter son histoire : comment il est passé de trader à Wall Street à la réalisation de son rêve d’enfant, devenir comédien.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Denis Tribhou)

Humour, énergie et émotion

Beau gosse, brillant, diplôme MBA finances des marchés en poche, Fouad a tout du golden boy et fait carrière dans la Mecque de l’économie : Wall Street, à New York. Retrouvant son père à Lyon, il lui explique pourquoi il a tout plaqué pour revenir à sa vocation première : être acteur. Le comédien se livre, depuis ses premiers émois de spectateur jusqu’à son entrée dans un cours de comédie, en passant par son parcours de trader. Savoureux.
Acteur, chanteur, danseur, claquettiste, Fouad capte son public tant par l’humour, l’énergie, que l’émotion. Auteur et interprète de sa propre vie, son show passe aussi par le mime, la pantomime, une des grandes sources du théâtre et du seul en scène. Car le comédien doit incarner plusieurs personnages, ici 14 (!) et rendre "visible" ceux à qui il s’adresse. Force est de reconnaître que Fouad y parvient.

Les Ysengrin de Wall Street

Après une mise en place un peu lente, la pièce décolle une fois que le trader en herbe débarque à Wall Street. L’arrivée du "frenchy" dans la fosse aux lions est source de mises en boîte et de réparties qui fusent. Le rythme s’échauffe et on ne quittera plus un récit parsemé d’ambitions, de paraître, d’illusions et de désillusions, de trahisons et de cynisme, avec un humour, mieux que corrosif, presque militant.

L’évocation de cet univers rappelle "Le Loup de Wall Street". Comme quoi une grande mise en scène de Martin Scorsese avec Leonardo DiCaprio peut avoir un impact sensiblement semblable avec un seul comédien sur scène, sans décor. Mais Fouad occupe l’espace, scande son texte d’autant plus inspiré que cela vient de sa propre expérience. "Tout ce que je raconte dans le spectacle est vrai, sauf ce qui ne l’est pas, bien sûr ! Concernant la drogue, je n’en ai jamais pris. Comment peut-on se mettre dans le nez quelque chose qui a voyagé 3.000 kilomètres dans le cul d’un Mexicain ?" Le ton est donné.
Fouad dans "Goodbye Wall Street"
 (Denis Tribhou)
Fouad rappelle le Goupil du "Roman de Renart" qui jouerait un tour à des Ysengrin enfermés dans un jeu de dupes. Si l’humour domine, il aboutit à un dernier échange sensible avec un père déconcerté qui lui avait tracé une voie toute faite. Fouad, après être passé par plusieurs pièces ("La Fève du samedi soir", "Don Quichotte ou presque", "Couscous aux Lardons", "Dans la peau de ma femme") et le One man show, concrétise son rêve d’auteur-comédien. Un spectacle où se croisent toute une époque et un destin, par le prisme d’un œil amusé et touchant. Payant. 

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