Avignon : le tandem Archambault-Baudriller passe le flambeau à Olivier Py
La fréquentation devrait atteindre cette année 95%, avec 128.000 billets délivrés (il reste 31 représentations d'ici le 26 juillet), a indiqué Vincent Baudriller. Sur dix ans, le Festival peut se targuer d'une participation moyenne de 91,6%, (78,8% la décennie précédente), avec un rajeunissement du public, dont l'âge moyen est de 40 ans. La part des tarifs jeunes est passée de 6% en 2002 à 11% aujourd'hui. Un bilan qui conforte les choix audacieux faits par le duo, parfois critiqué pour sa radicalité.
En associant chaque année un ou deux artistes à leur travail de programmation, en défendant tous les arts, en renforçant les liens entre le Festival et sa ville, Archambault et Baudriller ont imprimé leur marque. Défricheurs, audacieux, ils ont cultivé également avec une rare intelligence, la discrétion et joué la décentralisation en installant les bureaux du Festival dans la Cité des Papes.
Une 67e édition dans la lignée
Leur 67e édition en tout cas a été dans la lignée, avec de longues traversées (3 heures, 4 heures et même 8 heures) de textes parfois ardus mais terriblement poétique, comme dans "Par les villages" de Peter Handke mis en scène par Stanislas Nordey, artiste associé, avec le Congolais Dieudonné Niangouna, auteur du foisonnant "Shéda". "Je viens de très loin", a dit ce dernier, très ému, salué par de longs applaudissements: ""de là où je viens, il n'est pas évident de se retrouver ici".
La 67e édition a fait une large place à une jeune génération d'artistes africains, réservant de belles découvertes, comme cet "Au delà" bourré d'énergie du chorégraphe DeLaVallet Bidiefono (Brazzaville), ou encore "Drums and Digging", plus mélancolique, de Faustin Linyekula (Kisangani).
Olivier Py
Le futur directeur réserve ses annonces pour la rentrée, mais on chuchote déjà qu'Avignon accueillera en 2014 "Mai, Juin, Juillet", la très belle pièce montée par Christian Schiaretti au TNP sur les "événements" de 68 et les figures de Jean-Louis Barrault et Jean Vilar.
Olivier Py qui accueille "avec appétit et joie" cette responsabilité dont il rêve depuis toujours, hérite d'un nouveau lieu, "La FabricA", à la fois salle de spectacle, de répétitions et résidence d'artistes.
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