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"Tesla, ses confidences électriques" : spectacle total sur un génie d'exception

Nikola Testa. Combien d'entre-nous situent le personnage ? Oublié, ignoré, censuré ? Pourtant sans lui pas de courant alternatif permettant le transport de l'électricité sans risque, la radio, le radar... Aujourd'hui un spectacle mêlant cinéma, théâtre, danse et effets spéciaux explore son mystère et réhabilite l'homme qui a inventé notre monde, il y a un siècle. Le 3 mai aux Pavillons-sous-Bois.
Article rédigé par Jacky Bornet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5min
Sereï Phippenko dans "Tesla, ses confidences électriques"
 (Wisemotion)

Cet oubli est dû en grande partie à un Américain dont tous le monde connaît le nom et érigé au rang de "trésor national" de l'autre côté de l'Atlantique, Thomas Edison. Eminent inventeur en son temps, il fut également un récupérateur de brevets d'invention patenté, et grand communicateur pour écraser ses concurrents.

Nikola Tesla (1856-1943), d'origine serbe, devenu citoyen américain, après un passage par la France, fut un employé d'Edison qui reconnut en lui un génie en matière d'électricité, alors en plein essort. Une guerre va s'engager entre les deux hommes. Edison défend son système d'électricité continue déjà installé un peu partout aux Etats-Unis, alors que Tesla prône le courant alternatif, son invention, plus sûr et aux développements illimités. Le Serbe quitte l'Américain pour fonder non sans mal sa propre société et gagner au final ce que l'on a appelé "la guerre du courant".
Sergei Phippenko dans le rôle de Nikola Tesla dans "Tesla, ses confidences électriques"
 (Wisemotion)
C'est sur ce climat industriel délétère que se fonde la trame dramatique de "Tesla, ses confidences électriques". Le spectacle s'ouvre sur un film introductif où des espions à la solde d'Edison et de son banquier J. P. Morgan se présentent chez l'inventeur. Ruiné, en fin de vie, alors que Nikola Tesla, seul dans la pénombre de sa chambre d'hôtel s'apprête à faire une dernière confidence sur une découverte "dérangeante" qui pourrait bouleverser le cours de l'humanité. Les intrus s'affairent dans sa chambre afin de détruire à jamais ses travaux. S'ensuit une évocation de la vie exceptionnelle d'un homme entièrement tourné vers ses recherches depuis le plus jeune âge, jusqu'à la fin de sa vie.
Détail d'un costume traditionnel serbe, pour "Tesla ses confidences électriques"
 (Biseri)
La découverte du courant alternatif est déterminente et conditionna toutes ses recherches futures. Mais on lui doit bien d'autres inventions : la turbine, les ampoules fluorescentes (néon), la radio, la télévision, le radar, la télécommande sans fil, la robotique… Il est à l'origine du microscope éléctronique, de l'imagerie médicale, de notre actuel Wi-fi et, dès 1919, Tesla élaborait un système d'information internationale qui n'est autre que le précurseur d'Internet.

A l'origine de quelques 800 brevets, sinon plus, certains ne sont toujours pas exploités, signe de l'avance de l'homme sur son temps… et encore sur le nôtre. Humaniste, son principal objectif était d'apporter gratuitement l'électricité dans les foyers et de la véhiculer sans fil. On comprend pourquoi les industriels et autres banquiers âpres aux gains se sont efforcés de bâillonner ce génie dérangeant.
Danseuse de l'école de danse Biseri dans "Tesla, ses confidences électriques"
 (Wisemotion)
"Tesla, ses confidences électriques" évoque cette vie unique pour remettre en lumière un homme dont les préoccupations humanistes rejoignent celles de notre temps. L'importance de la danse dans le spectacle, par la troupe Biseri, traduit la forme de pensée de l'inventeur entièrement tournée vers l'instinctif.
Très attaché à ses racines serbes, il adulait la poésie de son pays d'origine et écrivit des poèmes jusqu'à la fin de sa vie. Mystérieux et solitaire, il ne se maria jamais, tout en étant fort courtisé, et n'eût pas de descendance connue. Il n'en fut pas moins l'ami d'une sommité de son époque : Mark Twain.
Portrait de Nikola Tesla 
 (Marc Seifer Archive)
Ce crépuscule occulte dans lequel baigne Nikola Tesla intrigua plus d'un artiste. Ainsi l'auteur de science-fiction Christopher Priest en fit une figure centrale de son roman "Le Prestige", dont l'adaptation éponyme au cinéma (2006), signée Christopher Nolan, prête les traits de Tesla à David Bowie. Récemment le film de Jim Jarmush, "Only Lovers Left Alive" l'évoque, à travers le personnage d'Adam qui a recréé une machine permettant de distribuer gratuitement et sans fil de l'électricité dans son foyer.
David Bowie interprète Nikola Tesla dans la démonstration d'une de ses expériences, dans "Le Prestige" de Christopher Nolan
 (Warner Bros. France)
Il est également le personnage principal du roman de Jean Echnoz, "Des éclairs" sous le nom de Gregor. Martine Le Coz lui a consacré une biographie, "L'homme électrique" et un roman graphique, "La tour de Wardenclyffe", où sont évoqués ses idéaux humanistes sous l'ère Kennedy. Tesla apparaît dans les comics américains, pas toujours sous le meilleur jour (il fut l'un des premiers "vilains" contre Superman, un héritage d'Edison ?), et dans plusieurs séries télévisées ("Warehouse 13",  "Sanctuary", "Les Enquêtes de Murdoch", "XIII : la série")…

Son autobiographie est également éditée chez Un infini cercle bleu, "Mes inventions", tout comme une magnifique biographie, par Margaret Cheney, chez le même éditeur. Tesla est aujourd'hui au cœur de ces "Confidences électriques", un spectacle vivant multidisciplinaire, dont l'originalité rejoint l'avant-gardisme de sa conception du monde.
L'affiche de "Tesla, ses confidences électriquers"
 (Wisemotion)
Tesla, ses confidences électriques
Samedi 3 mai - 20h00 (représentation unique)
Ecrit et mis en scène par Ugo Venel et Louis-Pierre Duval, dialogues Pierre Mille
Idée originale et direction artistique : Snazania Mitrovic, Nicolas Brankovic, Goran Jablanovic
Avec Sergeï Philippenko, Olivier Chevalier, Nebojsa Zntic, Yan Brian, Pierre Mille, Mario hacquard, Boris Marinkovic et les danseurs de l'école de danse Biseri
Espace des arts - Salle Philippe Noiret
Les Pavillons-sous-Bois (Seine-Saint-Denis)
Billeterie

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