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L’illusionniste Rémi Larrousse nous bluffe avec nos propres rêves

Percer ses rêves et ceux du public. Voilà la mission que s’est assignée l’illusionniste Rémi Larrousse dans son nouveau seul en scène interactif et troublant, extrêmement bien construit. Larrousse fait partie de cette nouvelle génération de magiciens mentalistes qui laisse de côté les accessoires pour les mystères de notre cerveau !
Article rédigé par Sophie Jouve
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Rémi Larrousse, l'illusionniste au Lucernaire
 (Svend Andersen)

Le spectacle démarre par une voix off : "Nos rêves sont-ils prémonitoires, révèlent-ils des désirs inconscients ou un passé enfoui ?" Une trentaine de spectateurs sont aussitôt mis à contribution pour inscrire sur un morceau de papier, prénom, signe astrologique, et rêve récent.

Interactif

"Sur le chemin de l’école vous croisez des amis, échangez des saluts quand soudain votre regard tombe sur vos pieds, ils sont nus, vous avez quitté la maison en chaussons, c’est bien là votre rêve ?" interroge Remi Larrousse. Hochement de tête abasourdi d’une jeune femme assise au 3e rang. S’adressant à un jeune homme du dernier rang : "c’est bien vous qui avez fait cette découverte lors d’une promenade en forêt : 3 gros œufs d’où sortent… des dragons ?" Le jeune homme lui aussi acquiesce. Larrousse enchaine par un laconique "A vous de trouver la signification de vos rêves !"

Encore plus étonnant : le magicien invite une spectatrice à feuilleter un livre dans lequel il a compilé les temps forts de son année écoulée. La jeune femme butte sur une page manquante, celle qui correspond à la date de son propre anniversaire. Une page qu’il fait apparaître dans un sablier, et qui relate dans les moindres détails ce que cette dame a fait ce jour-là.
  (Svend Andersen)

De surprises en surprises

Transmission de pensée, numéro de fakir pour mieux se concentrer… Interloqué, on vole de troublantes surprises en troublantes surprises. La tentation est grande de s’assurer que son voisin n’est pas de mèche…

Diplômé de Science Po, la trentaine élégante et regard de braise, Larrousse déploie avec charme et naturel son art de l’illusion et ses talents de comédien : invitant l’un des spectateurs venus le rejoindre sur scène à vérifier qu’il ne porte pas d’oreillette, ou qu’aucune caméra n’est dissimulée.

Tout est soigné, y compris le joli décor déployé autour d’un escalier surmonté de petits nuages conçu avec Valérie Lesort (qui a adapté et cosigné avec Christian Hecq de la Comédie-Française le formidable 20000 lieues sous les mers).
  (Svend Andersen)
Cartésien, on tente de percer les mystères. Une certaine Sarah serait-elle complice du magicien ? Des interrogations interrompues par un nouveau rêve pioché dans l’urne : "J’ai rêvé que j’achetais un appartement dons les murs sont infestés de bestioles". Remontant l’escalier Larrousse se plante devant moi. C’est bien le cauchemar que j’avais consigné au début du spectacle !

Le dernier numéro dans lequel Larrousse demande aux spectateurs du premier rang de griffonner un dessin est sidérant. Assemblés, ils forment une image qui correspond en tout point au rêve personnel révélé par Larrousse. Scotchant !
 
  (DR)

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