Lille fête sa "Renaissance" : c'est reparti pour quatre mois !
"Une fois qu'on a été capitale de la culture, on l'est pour toujours. Il y a un titre mais il y a surtout un état d'esprit fondateur qui reste là et anime une ville mais aussi une façon de percevoir l'art", explique Didier Fusillier, instigateur de Lille 2004 et conseiller artistique auprès de Lille3000, l'association qui orchestre l'événement.
Besoin d'un renouveau
Lille 2004 avait suscité un immense engouement, avec 8 millions de visiteurs. Renaissance, qui propose plus de 35 expositions et 800 événements, en attend un million, jusqu'au 17 janvier 2016. Il s'agit de la 4e manifestation pluridisciplinaire de ce type depuis 2004. Budget : 8,5 millions d'euros, apportés par les collectivités et, pour 40%, par le mécénat. L'air du temps a changé : la morosité de la période actuelle impose, selon Didier Fusillier, "le besoin de ressentir un renouveau. "Renaissance", c'est montrer qu'ensemble, malgré la période délicate que l'on traverse au niveau économique ou politique, rien n'est perdu. Qu'il est possible d'inventer quelque chose, de réinventer le monde".
L'exemple sera ainsi pris sur cinq villes qui, au cours de leur histoire, ont été confrontées à des traumatismes, destructions ou faillites avant de "se relever pour explorer de nouveaux chemins" en inventant "de nouveaux rapports sociaux et économiques"."Ces villes dites "renaissance" que sont Rio, Detroit, Eindhoven, Séoul et Phnom Penh, sont nos invitées. À travers le regard d'artistes, renommés ou émergents, nous allons découvrir les mécanismes de leurs renaissances, qui s'accompagnent de créativité et d'innovations, mais posent aussi de sérieuses questions sur la modernité et le développement", souligne Martine Aubry, la maire de Lille.
Le programme Renaissance : 35 expositions, 800 événements, 77 communes engagées
Outre ce fil rouge des exemples étrangers, Lille, mais aussi 76 autres communes de la métropole, proposeront des manifestations "porteuses de renouveau intellectuel, artistique et sociétal comme le fût l'historique Renaissance", poursuit Martine Aubry.Une quinzaine de "métamorphoses", sous forme d'oeuvres d'art géantes, orneront les rues lilloises, à l'instar d'une fleur de lotus flottant sur l'eau d'un quai du Vieux-Lille, d'un cochon volant dodu près du centre commercial Eurallille ou encore d'une corbeille de fruits multicolores dans la Vieille-Bourse, toutes trois sculptures en plastique du Sud-Coréen Choi Jeong Hwa, l'une des figures de proue du pop art coréen.
Une parade brésilienne de 1.500 musiciens
Le musée d'Histoire naturelle de Lille proposera d'explorer les "textiles d'avenir", l'appétence méconnue de Chagall pour les tapisseries sera (re)découverte au musée des Beaux-Arts de Tourcoing, et on pourra tourner un film en famille à Roubaix grâce à l'Usine de films amateurs de Michel Gondry.Pour célébrer le début des festivités, une parade aux couleurs de Rio de Janeiro, menée par l'école de samba Portela, composée de 1.500 musiciens des harmonies, des conservatoires et batucadas (percussions brésiliennes) défilera samedi 26 septembre dans Lille. Douze énormes totems venant du carnaval de Rio baliseront le début parcours. "L'ouverture de Lille 2004 avait marqué un grand coup avec ses 900.000 spectateurs. Depuis, chaque parade est un événement à part entière qui attire en moyenne 200 à 300.000 personnes dans les rues. L'enjeu, pour nous, c'est bien sûr de nous rassembler, mais aussi et surtout de construire une parade dont les habitants sont les acteurs", se réjouit la maire de Lille. Dress code : "A poils, à plumes et à paillettes".
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