Le Puy du Fou ou comment attirer les foules avec notre Histoire de France
C'est les vacances. Le Puy du Fou rouvre, et on en prend plein les yeux ! Un parc à spectacles, un concept unique qui s’exporte dans le monde entier : en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas, en Espagne et même en Chine, évidemment, autour de la propre histoire de chacun. On a testé pour vous le parc d’origine, celui de Vendée, qui passe en revue notre histoire de France.
Ni Foire du Trône, ni Disneyland, le Puy du Fou est un vaste et très beau parc paysagé, sans manège, sans hauts parleurs intempestifs, sans merchandising agressif, sans odeur de saucisse ou de barbe à papa. Ici quatre villages ont été reconstitués (un du Moyen-Age, un du 18e siècle…) et une ribambelle de spectacles est proposée : dix-neuf au total, d’une durée de 20 à 40 minutes, en plein air ou en intérieur.
19 spectacles
Certains de ces spectacles se déroulent dans des lieux pharaoniques - une vraie arène, un théâtre monumental -, d’autres dans des décors historiques grandioses : un drakkar, un château fort qui se déploie, ou même la Table Ronde des chevaliers du même nom, qui sort de l’eau devant nous. Tout cela grâce au meilleur de la technologie et des effets spéciaux.
Le "légendaire français"
Ce sont donc plusieurs voyages dans le temps, du IIIe au XXe siècle, pour faire revivre ce que Philippe de Villiers, le créateur du Puy du Fou, appelle le "légendaire français". L’ancien député européen, vendéen dans l’âme, a réalisé ici un rêve d’enfant en faisant revivre de grands personnages, consensuels pour la plupart, haut placés, de toute façon, dans son panthéon personnel. Mêlant les Gaulois, Clovis et Jeanne d’Arc, figures emblématiques de la construction française, les Trois Mousquetaires et Cyrano, le courage et le panache, Monsieur de Charette, son chouchou, Vendée oblige.
Histoires romancées et grand public
Des pages d’histoire romancées et grand public, persillées d’images d’Epinal à l’usage des fervents catholiques dont fait partie, on le sait bien, Philippe de Villiers. Et ça marche, comme nous l’avons constaté, petits et grands sont ravis au point de courir de spectacle en spectacle. Sur les dix-neuf, nous avons réussi à en voir dix : aucun ne nous a franchement déçu, sauf le petit dernier Clovis, dont le récit nous a paru un peu court pour un si grand personnage.
Magnifique épopée du navigateur La Pérouse
En revanche nous avons été particulièrement sensibles au Mystère de La Pérouse, nous embarquant à bord du vaisseau Astrolabe comme si nous étions les marins du célèbre navigateur dépêché sur les mers du globe par Louis XVI. Tout y est, les creux, le Cap Horn, les naufrages, les maladies et les découvertes animales ou végétales qui s’entassent dans les cales. Le réalisme de l’immersion est bluffante.
Bal des oiseaux fantômes
Très réussi aussi Le Bal des oiseaux fantômes : Aurore se réveille dans le vieux château où elle a passé son enfance et ses souvenirs font surgir faucons, hiboux, vautours, pélicans... Toute une armée de volatiles qui survolent et frôlent le public dans une sorte de ballet envoûtant, où le mythe de la Belle au bois dormant côtoie le réalisme de la fauconnerie.
Le Général de Charette
Quand au Dernier panache, il s’agit du Général de Charette, héros pour Philippe de Villiers de la saga vendéenne contre les révolutionnaires de Robespierre. Et dont on découvre aussi qu’il alla aider la jeune nation américaine à préserver son indépendance. Un spectacle avec des technologies dernier cri : des gradins qui pivotent à 360 degrés entraînant les spectateurs, un écran géant projetant des images et s’ouvrant brusquement pour laisser passer de vrais acteurs et de vrais décors.
Le signe du triomphe (qui voit une dizaine de Gaulois traîner dans l’arène pour défendre leur foi, dans une ambiance très jeu du stade), Le secret de la lance (après le départ des chevaliers pour Orléans, une jeune bergère utilise une lance aux pouvoirs surnaturels que lui a offert Jeanne d’Arc pour vaincre les Anglais), Les Mousquetaires de Richelieu (qui mêle de façon un peu audacieuse les vaillants mousquetaires, une belle gitane, Le Cid et Cyrano de Bergerac qui emprunte la voix de Gérard Depardieu). Et puis encore Les chevaliers de la Table Ronde, Les Vikings, Les Amants de Verdun : chacun de ces spectacles a les qualités de ces récits historiques, un peu romancés mais basés sur des faits réels, qu’on lisait dans notre enfance.
La plume de Philippe de Villiers
Les textes et les histoires, Philippe de Villiers a tenu a les imaginer lui-même, mais il a su s’entourer de professionnels du spectacle remarquables : décorateurs inventifs, chorégraphes, dresseurs, magiciens d’effets spéciaux… Certains pourraient redouter une vision trop catholique ou trop vieille France des spectacles présentés eu égard au profil politique du concepteur du Puy du Fou. On doit avouer que nos possibles réticences se sont rapidement effacées devant le plaisir de grands enfants qu’on a pris a revoir ces pages de notre histoire, comme on feuillette un roman de Dumas.
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