L'Olympia, temple de toutes les musiques, a 60 ans
L'Olympia, la salle mythique, a su en 60 ans construire sa légende. Variété, chansons à textes ou pop rock, l'Olympia a ouvert ses portes à tous les genres artistiques, un vrai bouillon de culture.
Même ceux qui n'y sont jamais allés sont attachés à ce lieu légendaire. Parmi les grands moments : l'inauguration du music hall en 1954 par Gilbert Bécaud, les adieux de Brel en 1966, la première apparition des Beatles en 1963, la résurrection d'Edith Piaf en 1961.
Reportage : Laurent Meney- Charles-Henri Boudet- Renaud Morel
La générosité de certains artistes
1961, l'année où la Môme donnera une série de concerts parmi les plus mémorables et émouvants de sa carrière. C'est dans cette salle même qu'elle interprète "Non, je ne regrette rien", une chanson que viennent d'écrire pour elle Charles Dumont et Michel Vaucaire. Si Piaf chante à l'Olympia cette année là c'est pour sauver le lieu de ses difficultés financières alors que la Môme a du mal à se tenir debout à cause de sa polyarthrite. Elle réussit à chanter grâce à une perfusion de morphine.
Un peu plus tard, c'est un autre artiste qui aidera l'Olympia à remplir des caisses un peu vides. Johnny Hallyday sera toujours fidèle à la maison Coquatrix. En 1973, le chanteur donnera bénévolement 25 concerts pour le sortir de son impasse financière.
Bécaud : le chanteur fétiche de l'Olympia
Repris en 1954 par Bruno Coquatrix, le tout nouvel établissement est inauguré par Gilbert Bécaud, ce jeune chanteur toulonnais de 27 ans qui martyrise son piano face à une salle en délire. Surnommé M. 100 000 volts, Gilbert Bécaud, selon la légende, comptera 23 fauteuils cassés lors de son passage à l'Olympia en 1955. Intime du couple Coquatrix, le chanteur enregistre un record du nombre de passages dans la salle : 27 en tout.
Gilbert Bécaud se produit à l'Olympia pour la première fois en février 1954
Un mélange des genres : les Beatles à l'Olympia en 1964
Quant aux quatre de Liverpool, ils ne sont pas encore des stars mondialement connues lorsqu'ils viennent chanter à l'Olympia. Pensant qu'ils ne peuvent remplir la salle, Bruno Coquatrix propose en première partie un mélange des genres surprenants avec au programme Sylvie Vartan, Trini Lopez et sa "Bamba", Pierre Vassiliu, avant l'arrivée sur scène des Beatles. Un mélange des genres que n'appréciera pas, pour la petite anecdote, Léo Ferré qui bien des années auparavant, s'est retrouvé à faire la première de Joséphine Baker ! Un choc culturel tel pour l'artiste, qu'il boudera la salle pendant presque 20 ans. Son retour en 1972, seul avec son pianiste sur scène, marquera la réconciliation et le succès !
Les adieux émouvants de Jacques Brel en 1966
Jacques Brel, en peignoir, venant saluer un public qui ne veut pas le lâcher lors de ses adieux d'octobre 1966. C'est l'une des soirées les plus fortes et les plus célèbres de l'histoire de l'Olympia.
Tous les chanteurs français à l'Olympia... sauf Gainsbourg
Tous les artistes français ou presque auront foulé la scène de l'Olympia, à l'exception de Serge Gainsbourg. Les anecdotes fourmillent sur ce lieu et sur les passages sur scène de Barbara, Sheila, Yves Montand, George Brassens, Michel Sardou, Léo Ferré, Dalida, Michel Sardou, ou Véronique Sanson.
Pour n'en retenir qu'une, c'est à l'Olympia que Vanessa Paradis chantera pour la première fois en 1993. Alors que la toute jeune chanteuse de "Jo le taxi" ne s'était jamais produite sur scène de sa vie, désignée alors à la "quasi vindicte populaire", elle réussira à prouver son talent à ses détracteurs.
L'Olympia
28, boulevard des Capucines
75009 Paris
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